CSDHI – Alors que l’Iran s’apprête à commémorer le premier anniversaire du soulèvement national de 2022, la persécution et la répression des anciens prisonniers politiques et des membres de la famille des Moudjahidines du peuple iranien (MEK en anglais, OMPI en français)) s’intensifie de manière alarmante.
Le 13 septembre, les forces de sécurité de Téhéran ont appréhendé d’anciennes détenues politiques, Zahra Safaie, 61 ans, et sa fille Parastoo Moeini, 23 ans, et les ont placées en détention dans le tristement célèbre quartier 209 de la prison d’Evine, une section réputée pour le traitement inhumain qu’elle réserve aux prisonnières politiques.
La répression et les incarcérations politiques de Mme Safaie remontent aux années 1980, son soutien à l’OMPI (MEK en anglais) lui ayant valu une peine de huit ans d’emprisonnement. En 2006, elle a fait l’objet d’une nouvelle arrestation et, plus récemment, en 2019, date à laquelle elle a été libérée au début de cette année. Malgré son état de santé désastreux, qui comprend un diabète sévère, de l’hypertension et des maladies cardiaques, le régime persiste à lui refuser les soins médicaux essentiels – une méthode cruelle fréquemment employée à l’encontre des détenus politiques.
L’activisme politique de Mme Safaie remonte à son père, Hassanali Safaie, un marchand respecté de Téhéran et un prisonnier politique sous le règne du Shah. En 1981, les agents de Khomeini l’ont arrêté et exécuté pour avoir soutenu le MEK.
Les aspirations de la jeune Moeini à poursuivre ses études alors qu’elle était incarcérée à la prison de Qarchak en 2020 ont été anéanties lorsque les autorités du régime ont entravé ses activités académiques. Après sa libération en février 2023, elle a été confrontée à d’autres difficultés, les autorités ayant bloqué sa réinscription à l’université.
Des incidents récents révèlent encore la répression et l’agressivité du régime. En août, Marzieh Farsi et Forough Taghipour, toutes deux anciennes prisonnières politiques et affiliées au MEK, ont été arrêtées et leurs communications avec leurs familles ont été complètement coupées. En outre, la libération imminente de Maryam Akbari Monfared, condamnée à 15 ans de prison, risque d’être retardée en raison de son affiliation au MEK.
Par ailleurs, Azam Gholami, 35 ans, risque une peine d’emprisonnement de 16 ans, accusée de « conspiration contre l’État » et d’autres délits liés à son association avec le MEK. Gholami avait déjà eu maille à partir avec le régime et avait été incarcérée dans les années 2010. La répression et la pression croissante sur les détenus sont palpables.
Fait inquiétant, Javad Rouhi, 35 ans, arrêté lors du soulèvement de 2022, est mort mystérieusement à la prison de Nowshahr le 31 août. Bien qu’il ait été condamné à trois reprises, les protestations nationales et internationales ont empêché son exécution. La déclaration du régime sur la cause du décès, qui invoque des complications de santé, ne contribue guère à apaiser les soupçons concernant les circonstances réelles.
Ces preuves de plus en plus nombreuses indiquent un schéma de répression clair, le régime iranien resserrant sa répression et son emprise sur les dissidents, en particulier ceux qui sont liés au MEK.
Source : Stop Fundamentalism