CSDHI – « Raouf » est un interrogateur cruel qui a personnellement torturé des militants politiques et des défenseurs des droits civils iraniens pour le compte du service du renseignement des gardiens de la révolution (les pasdarans).
Un département du renseignement pour les pasdarans
Le régime iranien a un bilan notoire dans tous les domaines des droits humains. En Iran, les autorités ont mis en place des dizaines d’organes de sécurité pour répandre la suffocation dans la société. Elles ont également promu l’organisation du renseignement au rang de ministère avec un budget annuel défini. Toutefois, les ayatollahs ne se sont pas contentés d’un ministère. Ils ont, en outre, étendu les activités des pasdarans au domaine du renseignement.
À cet égard, ils ont formé un département du renseignement dans la structure des pasdarans, dirigé par Hossein Taeb. M. Taeb fait partie du cercle restreint du Guide suprême Ali Khamenei. Il est impliqué dans les 41 années de répression et de violations flagrantes des droits humains par le régime. Son département est composé des interrogateurs et des tortionnaires les plus brutaux qui font tout ce qu’ils peuvent pour extraire ce qu’ils veulent des détenus.
Un des interrogateurs iraniens les plus brutaux identifié grâce aux réseaux sociaux
Pendant de nombreuses années, on a considéré les agents du renseignement du régime comme des individus de l’ombre. Mais aujourd’hui, grâce aux médias sociaux et à la libre circulation de l’information, ces criminels ne peuvent plus commettre leurs crimes en toute impunité. Récemment, plusieurs prisonniers libérés ont identifié un interrogateur cruel du service du renseignement des pasdarans. Ils ont partagé leur expérience douloureuse lorsque cet homme les a torturés.
Selon les récits de ces anciens prisonniers publiés sur le cyberespace, cet interrogateur utilise différents surnoms, principalement « Raouf », pour dissimuler son vrai nom. En raison de sa loyauté envers Khamenei, il a été autorisé à s’asseoir au premier rang pendant le discours du Guide suprême.
Des témoins oculaires affirment que le service du renseignement des pasdarans contrôle le centre de détention n°2 (A) de la tristement célèbre prison d’Evine à Téhéran. Les autorités y détiennent et torturent de nombreux militants des droits politiques et civils. Raouf sert le régime dans ce centre.
Raouf, le principal interrogateur du centre de détention n°2 (A)
Il semble que le centre de détention n°2 (A) soit le bureau de Raouf. Cependant, il a torturé plusieurs prisonniers ou des membres de leur famille dans d’autres endroits. Par exemple, dans les bureaux des pasdarans à Téhéran, selon des prisonniers libérés. De plus, Raouf a personnellement interrogé les militants politiques et des droits humains Arash Sadeghi, Golrokh Iraei, Atena Daemi, et bien d’autres.
Un ancien prisonnier politique, qui a parlé sous le couvert de l’anonymat, a fait part de son expérience à HRANA. « Pendant mon interrogatoire, Raouf m’a giflé si fort que mon nez a saigné à deux reprises après être retourné dans ma cellule. Une fois, il m’a frappé avec le talon de sa chaussure, ce qui a fait craquer un de mes os. Raouf avait une ceinture en cuir. Il se mettait toujours à me frapper avec. Sans raison et avec des gens aussi fous, il a continué à me frapper pendant dix minutes avec sa ceinture. Puis il m’a insulté avec un langage obscène », a raconté l’ancien prisonnier.
Raouf réalise des programmes télévisés d’aveux forcés
Un autre ancien prisonnier, détenu dans le centre de détention n° 2 (A) de la prison d’Evine pendant six mois, a révélé que Raouf avait joué un rôle essentiel en le forçant à faire des aveux télévisés. « Pendant ma période d’interrogatoire, après plusieurs jours de torture, d’insultes et d’humiliation, les interrogateurs m’ont emmené dans une salle pour m’arracher des aveux forcés. Raouf prenait des notes et les donnait à l’équipe du film. Raouf était le véritable réalisateur des projets d’aveux forcés à tous les stades. Et pendant ce temps, deux équipes de la chaîne de télévision Ofogh et de l’émission d’information de 20H30 de la chaîne Trois de l’Organisation de radiodiffusion de la République islamique d’Iran (IRIB) tournaient », a ajouté l’ancien prisonnier.
Le harcèlement des familles de prisonniers par Raouf
Un autre militant des droits humains qui a purgé sa peine dans la prison d’Evine dit qu’il n’oubliera jamais le visage de Raouf. « Tout au long de ma période de détention et d’interrogatoire, il a harcelé ma famille. Il avait dit à la famille de ma femme, « dites à votre fille de divorcer de son mari. » Il était au tribunal révolutionnaire pendant toutes les procédures de mon procès. Il nous avait menacés à maintes reprises, mes amis et moi, d’ouvrir de nouveaux dossiers contre nous. Je me souviens encore de son visage hideux. Je me souviens encore de la façon dont il a harcelé ma femme », a déclaré le militant.
Pendant ce temps, un activiste des médias sociaux et ancien étudiant militant a confirmé le rôle de Raouf pendants ses interrogatoires. « Ils ont convoqué des militants dans la rue Sabounchi, sur l’autoroute de Niayesh, à côté de l’institution d’Ouj [réalisation de films] [affiliée aux pasdarans], et dans une maison sécurisée sur l’autoroute d’Afsariyeh », a indiqué ce militant sur sa page.
« Plusieurs de ses victimes sont toujours en prison. J’ai récemment reçu ses menaces. J’ai enregistré une plainte contre lui en Suède avec son nom, son numéro de téléphone et ses photos. Le résultat n’a pas d’importance. La révélation des interrogateurs et de ceux qui ont détruit de nombreuses vies est une obligation sans se préoccuper du résultat », a-t-il ajouté.
Source : INU