CSDHI – Les retraités iraniens ont organisé des manifestations nationales pour la quatrième semaine consécutive dimanche. Mais cette fois-ci, cela a coïncidé avec le soulèvement dans la province du Sistan-Baloutchistan au sujet des exécutions extrajudiciaires de porteurs de carburant.
Les retraités ont protesté à Téhéran, Arak, Ahwaz, Kermanshah, Khorram Abad, Karaj, Mashhad, Shahrud, Shushtar, Yazd et Zanjan.
À Téhéran, ils se sont rassemblés devant l’Organisation de la sécurité sociale. Ils ont marché vers l’Organisation du budget et de la planification en chantant :
« Nous ne récupérerons nos droits que dans la rue »
« Les travailleurs d’hier sont les manifestants d’aujourd’hui »
« Notre principale revendication, des salaires ajustés à l’inflation »
« Nos salaires sont payés en rials, nos dépenses sont en dollars »
« Nous n’avons rien, vous vivez dans le luxe »
« Aucune nation n’a connu une telle injustice »
Les retraités sont en colère tout comme d’autres groupes en Iran. La raison est que l’économie est ruinée par la corruption systématique du gouvernement. Sans compter sur sa mauvaise gestion et ses politiques malveillantes, comme le financement du terrorisme et des programmes de missiles plutôt que des soins de santé.
Tout cela a fait baisser la valeur du rial. Toutefois, les autorités n’ont pas réussi à rectifier la situation des retraités en augmentant les pensions. Cela a laissé de nombreuses personnes sous le seuil de pauvreté. En fait, selon le recensement de mars 2020 et l’économiste Gholamreza Kianmehr, les 18 millions de retraités iraniens représentent 96 % de ceux qui vivent « sous le seuil de pauvreté absolue. »
Le quotidien officiel Mardom Salari a indiqué le mois dernier que les retraités reçoivent 2,5 millions de tomans. Cela est effrayant car le seuil de pauvreté est de 10 millions. Cela signifie qu’ils n’ont pas les moyens de se nourrir, de se loger, de s’habiller, de se soigner, de s’instruire ou de voyager. La plupart d’entre eux vivent au-dessus du taux d’inflation.
Un sociologue, Said Madani, a déclaré que « la pauvreté et le chômage sont endémiques. Et, dans l’histoire de l’Iran, il n’y a pas eu de telles discriminations ni de pauvreté économique. » Le directeur adjoint du Comité d’aide à l’Imam Khomeini, Hojatollah Abdolmaleki, a quant à lui déclaré que le coût de la nourriture avait quadruplé en trois ans seulement.
C’est ainsi que vivent la plupart des Iraniens. Cependant, ceux qui sont associés au gouvernement vivent dans le luxe. Ils profitent des systèmes qui maintiennent les pauvres au plus bas. Ce n’est qu’une des raisons pour lesquelles l’Iran est un baril de poudre qui attend d’exploser en un soulèvement national. Les députés et les médias ont mis en garde contre de telles possibilités.
Le quotidien officiel Etemad a écrit samedi que « le cheval sauvage de l’agitation va d’une ville à l’autre, laissant de nombreux blessés et dangers dans le système. » Quant au quotidien officiel Jahan-e Sanat a écrit dimanche que les protestations ressemblent à « une bombe à retardement sous la peau de la société. » Personne ne sait quand elle explosera, mais ses dangers pour le système seront plus dévastateurs qu’une attaque par une force étrangère. »