CSDHI – La propagation de la Covid-19 parmi les infirmières en Iran est une catastrophe. Mohammad Sharifi Moghaddam, directeur général de la Maison des infirmières, a annoncé en avril qu’au moins 130 infirmières en Iran étaient mortes du virus à ce jour. Il a déclaré que les infirmières étaient « massacrées » dans les hôpitaux en raison du retard de la vaccination.
Mohammad Sharifi Moghaddam a déclaré que depuis le début de l’épidémie dU coronavirus en Iran, plus de 95 000 infirmières ont été infectées par le virus et 130 ont perdu la vie.
Le 10 mars, le chef de l’Organisation iranienne des soins infirmiers, Mohammad Mirza Beigi, a estimé le nombre de décès à 110 et le nombre d’infirmières infectées par le virus à 90 000.
La comparaison des deux statistiques montre que plus de 5 000 infirmières ont contracté le virus au cours des deux derniers mois. Et au moins 20 infirmières sont décédées dans l’intervalle.
Tout en confirmant l’augmentation du nombre d’infirmières infectées par le virus, Mohammad Sharifi Moghaddam a déclaré : « Malheureusement, au cours de la semaine dernière, huit infirmières dans différentes villes sont mortes de la COVID-19. Compte tenu du retard dans la vaccination des infirmières, on peut dire que les infirmières sont massacrées dans les hôpitaux. » (Le site internet officiel Khabarban – 13 avril 2021)
Malheureusement, avec 130 infirmières mortes qui luttaient contre le COVID-19, nous sommes parmi le pays qui compte le plus grand nombre d’infections et de décès parmi les infirmières », a-t-il ajouté.
Lenteur de la vaccination des infirmières en Iran
Bien que l’Iran ait été l’épicentre de l’épidémie au Moyen-Orient, le pays a commencé la vaccination plus tard que tous les autres pays du Moyen-Orient.
Le 8 janvier, le Guide suprême du régime, Ali Khamenei, a annoncé l’interdiction d’importer des vaccins fabriqués aux États-Unis et au Royaume-Uni.
« Tout le monde sait qu’au cours des 14 derniers mois, le gouvernement a privilégié l’économie à la vie et à la santé des gens. Et c’est toujours le peuple qui soit sacrifié », a écrit le quotidien officiel Jahan-e Sanat le 8 avril 2021.
Minoo Mohraz, membre du comité scientifique du National Coronavirus Combat Taskforce (NCCT), a reconnu : « L’importation du vaccin COVID-19 est lente. Si la situation perdure, l’approvisionnement en vaccins sera progressif. Les vaccins russes ont provoqué de graves effets secondaires chez certaines personnes. » (Agence de presse officielle, Rokna, 31 mars 2021)
Zafarghandi, chef de l’organisation médicale du régime a déclaré : « Les vaccins sont livrés par paquets de 100 000 et 200 000. Cela n’est pas suffisant même pour la première phase de vaccination du personnel médical et des personnes vulnérables. » (L’agence de presse officielle Mehr, 1er avril 2021)
Le chef de l’assemblée générale de l’Organisation médicale iranienne a également déclaré que 80 % du personnel soignant des hôpitaux publics n’était pas vacciné.
« Même 80% des infirmières travaillant dans les hôpitaux publics n’ont pas reçu le vaccin », a-t-il ajouté. (L’agence de presse publique ILNA – 8 avril 2021)
Pénurie d’infirmières en Iran
La pénurie d’infirmières était déjà un problème grave en Iran avant même l’apparition de l’épidémie de la COVID-19. Mais après l’épidémie, la situation s’est considérablement aggravée.
Se référant à la pénurie d’infirmières en Iran, Mirzabeigi, chef de l’Organisation des infirmières, a déclaré : « Le problème le plus important de la communauté des infirmières est la grave pénurie de personnel. Pour environ 170 000 lits d’hôpital, il n’y a que 145 000 infirmières et le ratio infirmières/lits est d’environ 0,08, alors qu’il devrait être de 2,5 infirmières par lit. Le nombre d’infirmières employées devrait donc être 2,5 fois supérieur à ce qu’il est actuellement afin de respecter les conditions standard. Si la tendance à l’augmentation du nombre de lits et au départ à la retraite des infirmières se poursuit, la pénurie augmentera chaque jour. Et ce sont les patients qui en souffriront le plus. » (L’agence de presse officielle IRNA – 17 décembre 2020)
« Nos équipes de travail sont de 12 heures.Mais en raison de l’augmentation des appels, un certain nombre d’infirmières travaillent plus longtemps, même jusqu’à 24 heures », a déclaré l’une des infirmières de l’unité 115 du service des urgences de Téhéran. (L’agence de presse officielle Mizan – 5 novembre 2020)
Traitements et salaires non payés
Avec la propagation du coronavirus dans le monde et le besoin croissant de personnel médical, certains pays ont commencé à attirer davantage d’infirmiers, et beaucoup ont essayé de compenser leurs lacunes en essayant d’attirer des infirmiers d’Iran.
Or, les infirmières iraniennes sont confrontées à de nombreuses difficultés pour gagner leur vie. Après l’épidémie, la situation s’est considérablement aggravée.
Depuis le début de la pandémie de la Covid-19, les infirmières en Iran ont protesté contre les bas salaires, le manque de fournitures médicales et d’hygiène, les hôpitaux surpeuplés et le retard dans le versement des salaires supplémentaires.
Mais, comme à chaque fois, non seulement ils n’ont pas reçu de réponse, mais en plus, le régime les a réprimés. Les infirmières privées ont plusieurs mois de revendications salariales impayées.
L’Association des infirmières et infirmières militantes a écrit dans un communiqué au ton ferme qu’ »une infirmière fournit des services à dix patients gravement malades en même temps. Les responsables attendent-ils que toutes les infirmières meurent du coronavirus avant d’embaucher de nouvelles personnes ? » (Le site officiel Salamatnews.com – 15 novembre 2020)
Les infirmières émigrent d’Iran
Les infirmières en Iran sont confrontées à de nombreux défis, notamment les équipes tournantes forcées et les heures supplémentaires, ainsi que le manque de soutien social, d’installations, de financement et d’équipements de protection.
L’état déplorable des infirmières en Iran, aggravé par le coronavirus, a poussé de nombreuses infirmières à envisager de quitter le pays.
Le 5 mai 2021, le journal d’État Jahan-e-Sanat a cité les propos de Mohammad Sharifi Moghaddam, secrétaire général de la maison des infirmières : « Avec l’épidémie du coronavirus et les souffrances endurées par les infirmières en raison de la situation, entre 100 et 150 infirmières quittent le pays chaque mois. Dans les pays européens, les infirmières, surtout pendant la pandémie du coronavirus, reçoivent des salaires élevés et de bons avantages. »
Le Dr Armin Zareian, président du conseil d’administration de l’Organisation des soins infirmiers, a annoncé le 11 avril 2021 que 500 infirmières par mois émigraient vers les pays d’Amérique du Nord et l’Europe (Agence de presse Daneshjoo, 11 avril 2021).
Le secrétaire général de la Maison des infirmières avait auparavant déclaré que la migration des infirmières avait augmenté de 300 %.
Source : Iran HRM