CSDHI – Des recherches récentes font la lumière sur la réalité du meurtre de manifestants non armés en novembre 2019.
Des enquêtes récentes menées par des universitaires iraniens dans des universités américaines et britanniques et publiées le 20 juillet 2021 ont montré que le nombre de personnes tuées lors du soulèvement de novembre 2019 est plus de trois fois supérieur à ce chiffre.
Les recherches effectuées avec une grande précision indiquent que le nombre de personnes décédées en novembre 2019 était de 4 200 de plus que le mois précédent en octobre et de 4 900 de plus que le mois suivant en décembre.
Les manifestations de 2019, également connues sous le nom de soulèvements de novembre, étaient une série de protestations civiles nationales en Iran. Elles ont initialement eu lieu à cause d’une augmentation de 50 % à 200 % des prix du carburant, conduisant à des appels au renversement du gouvernement en Iran et du Guide suprême Ali Khamenei. Les protestations se sont répandues dans 191 villes en quelques heures.
Pour écraser les protestations, le gouvernement iranien a abattu les manifestants depuis des toits, des hélicoptères et à bout portant avec des mitrailleuses. Parmi les personnes tuées se trouvaient des enfants âgés de 13 à 15 ans. Le nombre de blessés est estimé à plus de 4 000. Le nombre de détenus a également atteint au moins 12 000.
Afin de masquer l’ampleur et le nombre de victimes des manifestations, le gouvernement a emporté un grand nombre de corps de manifestants morts. Il a menacé les familles des manifestants tués de ne pas parler aux médias ou d’organiser des funérailles.
Le gouvernement a coupé Internet dans tout le pays. Cela a entraîné une coupure quasi totale de l’Internet pendant environ six jours.
Khamenei a ordonné la répression – « Faites tout ce qu’il faut pour y mettre fin »
Dans un article spécial du 23 décembre 2019, Reuters a déclaré : « après des jours de manifestations à travers l’Iran le mois dernier, le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, semblait impatient. Réunissant ses plus hauts responsables de la sécurité et du gouvernement, il a émis un ordre : « Faites tout ce qu’il faut pour les arrêter. »
Cet ordre, confirmé par trois sources proches du cercle restreint du guide suprême et un quatrième responsable, a déclenché la répression la plus sanglante contre les manifestants depuis la révolution islamique de 1979.
Le soir même, dans sa résidence officielle située dans un complexe fortifié du centre de Téhéran, Khamenei a rencontré de hauts responsables. Lors de cette réunion, décrite à Reuters par les trois sources proches de son cercle intime, Khamenei a haussé le ton. Il a exprimé des critiques sur la gestion des troubles. « La République islamique est en danger. Faites tout ce qu’il faut pour y mettre fin. Ce sont mes ordres », a déclaré le guide suprême au groupe, a ajouté l’une des sources.
Selon Reuters, Khamenei a déclaré qu’il tiendrait les responsables réunis pour responsables des conséquences des manifestations s’ils ne les faisaient pas cesser immédiatement.
Dans une autre partie de son article, l’agence de presse a évoqué le rôle des forces de répression.
Un responsable local de Karaj, une ville ouvrière proche de la capitale, a déclaré que des ordres avaient été donnés d’utiliser la force nécessaire pour mettre fin immédiatement aux manifestations. « Les ordres sont venus de Téhéran », a-t-il dit, sous couvert d’anonymat. « Repoussez-les dans leurs maisons, même en leur tirant dessus. » Les responsables du gouvernement local se sont refusés à tout commentaire.
Des habitants de Karaj ont dit avoir essuyé des tirs depuis les toits. Les pasdarans et des policiers à moto brandissaient des mitrailleuses.
Dans le comté de Mahshahr, dans la province stratégique du Khouzistan, dans le sud-ouest de l’Iran, les pasdarans, à bord de véhicules blindés et de chars, ont tenté de contenir les manifestations. La télévision officielle a déclaré que les forces de sécurité avaient ouvert le feu sur des « émeutiers » qui se cachaient dans les marais. Les groupes de défense des droits humain ont déclaré qu’ils pensaient que Mahshahr avait connu l’un des bilans les plus élevés de manifestations en Iran, d’après ce qu’ils ont entendu de la part des habitants.
« Le lendemain, lorsque nous nous sommes rendus sur place, la zone était pleine de corps de manifestants, principalement des jeunes. Les gardes ne nous ont pas laissé emporter les corps », a déclaré le responsable local. Il a d’ailleurs estimé que les forces du régime avaient tué des « dizaines » de personnes.
Raïssi ne peut pas effacer son casier judiciaire, il a promis d’infliger une « punition sévère. »
En tant que chef de la magistrature, Ebrahim Raisi a pris la parole le 22 novembre 2019 au cours des nombreuses manifestations parmi les étudiants bassidjis.
« Ceux qui ont créé le chaos et l’insécurité dans la société doivent savoir qu’ils seront sévèrement punis … », a-t-il déclaré.
Raïssi a répété : « La sécurité du pays est notre question la plus importante. En aucun cas, nous ne permettrons la moindre perturbation de la sécurité… ».
Lors d’une réunion du Conseil suprême de la magistrature le 20 juillet 2020, en réponse aux hashtags de protestation condamnant l’exécution de trois détenus pendant les soulèvements de novembre, il a qualifié de « contre-révolution et de robots » les partisans des hashtags.
Sur la base des rapports reçus des organisations de défense des droits humains et des ressources, des centaines d’années de peines de prison, des centaines de peines de flagellation, ainsi que de l’exil et des services obligatoires pour le gouvernement, faisaient partie des peines imposées par les juges pendant le mandat d’Ibrahim Raïssi sur le système judiciaire.
Source : Iran HRM