CSDHI – Dans un appel urgent lancé le 23 août, Amnesty International a mis en garde contre une intensification des répressions contre la minorité bahaïe en Iran. Selon l’organisation, les adeptes bahaïs poursuivis en justice » subissent une escalade des attaques contre leurs droits humains. «
Depuis le 31 juillet 2022, les autorités ont perquisitionné des dizaines de maisons bahaïes, arrêté au moins 30 personnes et soumis beaucoup d’autres à des interrogatoires, des bracelets électroniques à la cheville et des menaces d’emprisonnement en raison de leur foi bahaïe. Ils ont également intensifié la confiscation et la démolition de propriétés bahaïes. «
Selon la Communauté internationale bahaïe (CIB), au moins 68 personnes sont actuellement emprisonnées en raison de leur foi, y compris celles qui sont en prison depuis 2013 déjà.
L’ONU a également déclaré que « plus de 1 000 individus bahaïs risquent actuellement d’être emprisonnés, dont 26 personnes à Chiraz qui ont été condamnées à une peine allant jusqu’à cinq ans de prison en juin 2022 après un procès collectif inéquitable. »
Un nouveau cycle de répression de la minorité bahaïe
Récemment, les bahaïs ont célébré le 200ème anniversaire de leur fondateur Bahaullah. Non seulement les bahaïs iraniens ne peuvent pas organiser de telles célébrations, mais ils sont également soumis à un harcèlement inhumain à l’épicentre bahaï aux mains du régime iranien.
Dès sa prise de pouvoir en 1979, le régime théocratique a commencé à réprimer les minorités religieuses et les dissidents. Dès les premiers mois, les mollahs ont conduit des centaines d’adeptes bahaïs au cachot et à la potence.
Le régime a également empêché la minorité bahaïe d’accéder à l’éducation et aux emplois officiels. Les appareils judiciaires et les services de sécurité et de renseignement ont souvent détenu arbitrairement les adeptes bahá’ís et les ont condamnés à de longues peines de prison.
En octobre 2021, des agents du ministère du renseignement et de la sécurité (MOIS), en civil, et les Forces de sécurité de l’État (SSF) ont démoli 27 maisons appartenant à des bahaïs dans le village d’Ivel à Sari, la province du nord de la capitale Mazandaran. L’opération a été menée en vertu d’une décision du tribunal révolutionnaire local.
Fin novembre 2021, les SSF (forces de sécurité de l’Etat) ont fait des descentes dans les propriétés des bahaïs, dont 20 maisons et magasins, à travers l’Iran. Ils ont confisqué des ordinateurs, des téléphones portables et des effets personnels.
Récemment, environ 200 agents du gouvernement et de la police ont fait une descente dans le village de Roshankuh, une banlieue de Sari, ruinant et pillant les maisons des bahaïs. Les autorités auraient bouclé le village, puis saisi tous les téléphones portables pour empêcher toute fuite.
Le contexte de la répression
La répression des bahaïs n’est pas un fait nouveau en Iran. Depuis 200 ans, les tyrannies monarchiques et religieuses au pouvoir en Iran ont appliqué différents types de mauvais traitements à l’encontre de cette minorité.
Sous la dictature des Pahlavi, le Shah, qu’il s’agisse de Rezakhan ou de son fils fugitif Mohammad Reza, a poursuivi la répression contre la minorité bahaïe malgré leurs fausses objections aux mollahs. Pour satisfaire les mollahs, le Shah a ouvert la voie aux associations Hojjatiyeh anti-bahaïes et leur a donné l’impunité pour commettre divers crimes contre des adeptes peu connus.
Après le coup d’État de 1953 contre le Dr Mohammad Mosaddeq, alors premier ministre et leader du Mouvement pour la nationalisation du pétrole, le Shah Mohammad Reza Pahlavi a lancé une série de mesures anti-bahaïes afin d’apprécier les mollahs et leurs affiliés.
Des images circulant sur les médias sociaux montrent comment le lieutenant-général Nader Batmanghlich, chef d’état-major de l’armée du Shah, a commencé à détruire le sanctuaire sacré Hazirat al-Quds à l’époque Pahlavi. Par la suite, les agents du Shah ont détruit le sanctuaire des bahaïs sous la supervision des mollahs.
Ce n’est que sous le règne du fondateur du régime de la République islamique, Ruhollah Khomeini, que les droits fondamentaux de la minorité bahaïe en tant que citoyens ont été abolis. Khomeini et ses voyous ont effrontément attribué les bahaïs au » Petit Satan » Israël et au sionisme et ont institutionnalisé tout crime à leur encontre.
Le fascisme religieux a commencé ses mesures criminelles par des restrictions financières, notamment en confisquant leurs propriétés, en leur interdisant de commercer avec les autres citoyens, en brûlant leurs fermes, etc. Les mollahs ont ensuite poursuivi la répression en mettant sous scellés les entreprises privées des bahaïs.
Les mollahs ont ensuite poursuivi la répression en mettant sous scellés les entreprises privées des bahá’ís. Khamenei a également émis un décret pour saisir les propriétés appartenant aux dissidents, y compris les bahaïs ou les opposants politiques, comme les membres et les partisans de l’Organisation des moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI/MEK). À la suite des exécutions extrajudiciaires des années 1980, l’exécutif de l’ordre de l’imam Khomeini (EIKO) a confisqué des milliers d’hectares aux victimes, et les successeurs de Khomeini ont poursuivi ces mesures de spoliation jusqu’à aujourd’hui.
De tels comportements inhumains ont constamment uni le peuple iranien de différents horizons, y compris les minorités ethniques et religieuses, contre le régime autoritaire. Aujourd’hui, le peuple iranien demande couramment à la communauté internationale d’isoler les mollahs et de les tenir responsables de leurs crimes flagrants contre l’humanité, plutôt que de les accueillir à bras ouverts dans les instances internationales.
Source : INU