CSDHI – Les manifestations déclenchées par le meurtre de Mahsa Amini (Jina) par la police se poursuivent dans les villes d’Iran malgré la répression brutale et la fermeture d’Internet. La mort d’au moins 83 personnes, dont des enfants, est confirmée. Des chaînes Telegram affiliées au régime ont diffusé les aveux forcés de manifestants, ce qui constitue une violation flagrante de leur droit à une procédure régulière. Le commandement de la police a souligné hier le rôle des forces armées, notamment des pasdarans, dans la répression.
Condamnant la répression dans les termes les plus forts, Iran Human Rights réitère une fois de plus le rôle crucial de la communauté internationale pour mettre fin aux massacres de manifestants. Le directeur, Mahmood Amiry-Moghaddam, a déclaré : « L’utilisation de balles réelles sur les manifestants est un crime international. La communauté internationale a le devoir de prévenir et d’arrêter ces crimes. Leur soutien ferme aux revendications des manifestants tout en déclenchant des mécanismes visant à demander des comptes à la République islamique par l’ONU peut être utile dans les situations actuelles. »
Selon les informations obtenues par Iran Human Rights, au moins 83 personnes ont été tuées dans les manifestations nationales déclenchées par le meurtre de Mahsa Amini (Jina) par la police la semaine dernière.
Des décès ont été enregistrés dans 16 provinces : Mazandaran : 26 personnes ; Gilan : 11 personnes ; Azerbaïdjan occidental : 11 personnes ; Kermanshah : 6 personnes ; Kurdistan : 6 personnes ; Alborz : 5 personnes ; Téhéran : 4 personnes ; Kohgiluyeh et Boyer Ahmad : 2 personnes ; Ispahan : 2 personnes ; Khorasan-Razavi : 2 personnes ; Zanjan : 2 personnes ; Qazvin : 2 personnes ; Semnan : 1 personne ; Qazvin : 1 personne ; Ilam : 1 personne ; Azerbaïdjan oriental : 1 personne.
D’autre part, des milliers de manifestants et de militants civils ont été arrêtés jusqu’à présent, et le processus d’arrestation se poursuit. Sur IRIB, des célébrités ont été menacées d’arrestation si elles soutenaient les manifestations.
Des sites Web affiliés à l’État ont diffusé des vidéos de faux aveux de manifestants qui, selon l’histoire de la République islamique, ont été obtenus sous la menace et la torture.
L’accès à Internet a également été gravement perturbé ou complètement coupé au cours des sept derniers jours. Instagram, WhatsApp, Signal, Google Play, App Store et de nombreuses autres plateformes étrangères sont toutes hors service et leurs sites web ont été filtrés. Selon des sources sur le terrain, la vitesse de l’internet chute en fin de journée, au point d’arrêter les briseurs de filtres.
Mahsa (Jina) Amini était une jeune fille de 22 ans originaire de Saqqez (Kurdistan) qui s’était rendue à Téhéran avec sa famille pour rendre visite à des proches à Téhéran lorsqu’elle a été arrêtée par des agents de la patrouille d’orientation le 14 septembre. Peu après, elle a perdu connaissance au poste de police de Vozara et est tombée dans le coma. Selon les témoignages, Mahsa a été battue par les agents qui l’ont arrêtée dans le fourgon de police, puis au poste de police. Son décès a été officiellement déclaré à l’hôpital de Kasra le 16 septembre.
Source : IHR