CSDHI – La 23ème journée de protestations en Iran s’est poursuivie, avec des rassemblements organisés dans différentes villes par des lycéens et étudiants.
À Karaj, les étudiants ont scandé : « Je tuerai celui qui a tué ma sœur ! » en référence à Mahsa Amini, la jeune femme décédée lors de sa détention par la police des mœurs le 16 septembre. Elle est restée dans le coma pendant trois jours après que des patrouilles d’orientation l’ont frappée à coups de matraque sur la tête. Elle est décédée d’une fracture du crâne et d’une attaque cérébrale.
Des jeunes filles ont défilé dans les rues et scandé des slogans hostiles au régime clérical dans la ville natale de Mahsa Amini, Saqqez et Marivan, dans le Kurdistan iranien. Les lycéens de Sanandaj, la capitale du Kurdistan, ont également fait grève pour soutenir leurs collègues enseignants emprisonnés.
Les lycéens de Chiraz ont également organisé un rassemblement en scandant « Khamenei sera destitué cette année ! ». Ils ont piétiné les images des Guides suprêmes des mollahs, Khamenei et Khomeini, dans leurs manuels scolaires.
Les étudiants de l’université Khajeh Nassir de Téhéran ont scandé : « Ce n’est plus une manifestation, c’est le début d’une révolution ! ». Parmi les manifestants figuraient des étudiants de l’école de gestion de l’université de Téhéran, des universités Melli, Az-Zahra et des Sciences et Industrie de Téhéran, des universités Imam Reza et Ferdowsi de Mashhad, des écoles de médecine des universités de Gilan, Tabriz, Zanjan et Bushehr, de l’université Noshirvani de Babol et des universités de Sanandaj, Qom, Yazd, Semnan, Isfahan et Oroumieh.
Les étudiants en médecine de l’université de Gilan ont brandi des pancartes pour réclamer leur droit à la liberté ainsi que la libération de leurs camarades de classe. « Les ambulances servent à transporter les malades », disait l’une de leurs pancartes, en référence à l’utilisation par le régime iranien d’ambulances pour transporter les manifestants arrêtés vers la prison.
Les magasins sont fermés en raison de la répression sanglante des fidèles à Zahedan, la capitale de la province du Sistan-Baloutchistan, le vendredi 30 septembre 2022. En solidarité avec les protestations nationales, leurs propriétaires sont en grève.
Les commerçants et les agriculteurs d’Ispahan se sont joints à eux en fermant leurs portes et en défilant dans les rues.
Des agents du régime enterrent le corps de Nika Shakarami dans un village isolé.
Malgré les objections de sa famille, les forces de sécurité ont saisi le corps de Nika Shakarami à Khorramabad, capitale de la province du Lorestan, dans l’ouest de l’Iran. Elles l’ont enterré dans un village isolé. Selon certaines informations, les agents ont également détenu sa tante.
Selon des sources fiables, son corps a été rendu à sa famille le vendredi 30 septembre, après dix jours de recherches.
Nika Shakarami, 17 ans, a pris part à des manifestations sur le boulevard Keshavarz à Téhéran le 20 septembre. Ses amis l’ont décrite comme intrépide, et ils n’ont cessé de scander des slogans. Lors de son dernier appel téléphonique à un ami, Nika Shakarami a déclaré qu’elle fuyait les services de sécurité.
Sa famille l’a cherchée dans toutes les prisons, tous les centres de détention, tous les postes de police et même dans le bureau de la police scientifique de Kahrizak. Finalement, le 29 septembre, la famille Shakarami a été informée au commissariat de police qu’une personne présentant des caractéristiques similaires avait été découverte au bureau de médecine légale de Kahrizak. Son corps a été rendu à sa famille le vendredi 30 septembre, après dix jours de recherches.
Source : Stop au Fondamentalisme