CSDHI – Les manifestants en Iran ont tenu une deuxième journée de grève nationale sur trois, hier, le 6 décembre 2022, dans le cadre d’une vague de troubles civils déclenchée par la mort en septembre d’une femme kurde iranienne, arrêtée par la police des mœurs du pays.
Les manifestants avaient appelé les propriétaires de magasins à fermer leurs activités jusqu’à mercredi afin d’obtenir une réforme du gouvernement. Des témoins ont déclaré qu’un grand nombre d’entreprises avaient fermé leurs portes dans tout le pays mardi, prenant part à la grève nationale.
Le service persan de VOA a signalé des fermetures de marchés dans au moins 80 villes, dont Téhéran, Chiraz, Ispahan, Yazd, Ilam, Mashhad et Karaj.
Le chef du pouvoir judiciaire iranien, Gholamhossein Mohseni-Ejei, a ordonné l’arrestation de toute personne encourageant les commerçants à fermer leur entreprise.
Cette grève nationale intervient alors que la confusion règne sur le statut de la police des mœurs iranienne, qui applique des codes stricts en matière d’habillement des femmes.
L’agence de presse semi-officielle ISNA a cité le procureur général de l’Iran, Mohammad Jafar Montazeri, qui a déclaré samedi que la police des mœurs « avait été dissoute ».
Les activistes ont toutefois exprimé des doutes quant à l’existence de telles mesures. Dimanche, tard dans la journée, le média officiel Al-Alam a publié un article indiquant que le système judiciaire auquel appartient Montazeri ne supervise pas la police des mœurs.
Les représentants du gouvernement n’ont pas commenté publiquement cette affaire.
L’Associated Press rapporte qu’on a vu moins d’agents de la police des mœurs dans les villes iraniennes ces dernières semaines et qu’il est devenu plus courant de voir des femmes marcher dans les rues sans porter de hijab.
Les manifestations antigouvernementales en Iran ont commencé après que Mahsa Amini, 22 ans, ait été arrêtée par la police des mœurs pour ne pas avoir porté son hijab correctement. Sa mort en garde à vue a entraîné une vague de protestations, au cours desquelles, selon les groupes de défense des droits, au moins 471 personnes ont été tuées.
Source : VOA