CSDHI – Née Shahla Safi Zamir, Marjan a joué dans plus de 30 films en langue farsi dans les années 1960 et 1970, devenant un symbole de la culture dynamique du pays. Cependant, sa célébrité a rapidement attiré l’attention des autorités islamiques iraniennes, qui l’ont incarcérée dans les années 1980. Sans se décourager, Marjan s’est imposée comme une voix forte contre la répression politique.
Après son arrestation pour avoir chanté une chanson intitulée « Homeland », Marjan a passé deux ans en prison, dont neuf mois à l’isolement. À sa libération, elle a mis en lumière les dures réalités auxquelles sont confrontés les femmes et les artistes en Iran.
En 2001, Marjan a fui l’Iran pour Dubaï et a ensuite reçu l’asile aux États-Unis, où elle a poursuivi sa croisade pour la liberté iranienne à travers sa musique. Sa voix a de nouveau résonné en public en 2005 au DAR Constitution Hall de Washington, devant une assemblée d’Iraniens en exil. Les paroles puissantes de sa chanson – « Mes jeunes branches ont été blessées par des haches, mais que ferez vous des racines ? », ont servi de cri de ralliement contre le régime clérical iranien.
Marjan a enregistré plusieurs hymnes débordant de messages politiques, se produisant principalement lors des rassemblements de la CNRI et d’autres groupes dissidents. Bien qu’officiellement interdite en Iran, sa musique a inspiré une nouvelle génération qui aspirait à se libérer du régime oppressif des mollahs.
« Les chansons de Marjan et son engagement en faveur de la liberté et du peuple iranien sont une source d’inspiration pour les jeunes d’Iran et en particulier pour les jeunes femmes défiantes », a déclaré Mme Radjavi.
Née dans une famille aisée le 14 juillet 1948 à Shiraz, en Iran, Marjan a commencé sa carrière comme animatrice radio avant de faire ses débuts au cinéma en 1969. Elle laisse dans le deuil son mari, Fereydoun Jourak, une fille issue de son premier mariage et plusieurs petits-enfants.
Dans un couplet poignant de son concert de 2005, Marjan a mis en parallèle sa résurgence et le destin de la contestation iranienne, en chantant : « Ne pensez pas que j’ai été oubliée. J’ai été gravée dans l’histoire et dans les mémoires… Je suis devenue si unie à mon peuple. Qu’on pourrait croire que je suis leur voix. »
Source : Stop au Fondamentalisme