CSDHI – En Iran, il existe un fossé entre les pauvres et les riches, qui a pour effet de décimer la classe moyenne. Les politiques de type mafieux mises en œuvre à travers diverses facettes du gouvernement iranien ont créé une division brutale au sein de la société.
Les distinctions de classe sont un fléau pour les sociétés humaines depuis leur création
Depuis les premières sociétés humaines qui ressemblent au monde d’aujourd’hui, qui s’est transformé en un village planétaire grâce à la communication et aux progrès technologiques, les structures de classe ont toujours persisté.
Alors que les lois économiques ne sont plus confinées à l’intérieur des frontières nationales et que des lois internationales régissent les économies et les politiques dans le monde entier, chaque pays conserve sa propre structure de gouvernance. Cela conduit à la formation de classes sociales distinctes au sein des sociétés, où divers paramètres entrent en jeu.
Bien que Karl Marx ait décrit au XIXe siècle les classes sociales et les contradictions qui en résultent, plaidant pour la négation des distinctions de classe, son idéologie, connue sous le nom de marxisme, n’a pas totalement éradiqué les divisions de classe dans la pratique. Les idéologies non marxistes ont rencontré des difficultés similaires.
Cependant, selon les lois de l’évolution sociale et de la dialectique, dans les sociétés du monde entier, la classe moyenne comble le fossé entre la classe ouvrière ou la classe inférieure et la classe capitaliste ou la classe supérieure.
La présence d’une classe moyenne indique un lien entre les classes inférieures et supérieures, favorisant l’action et l’interaction mutuelles. Par essence, la classe moyenne sert de médiateur entre ces deux extrêmes, chacun ayant la possibilité de monter ou de descendre en fonction de ses activités économiques et de ses efforts.
Cette définition relative s’applique aux sociétés où la gouvernance s’aligne sur les normes contemporaines de légitimité et d’État de droit, facilitant la participation des citoyens.
Toutefois, dans les sociétés ou les pays où la gouvernance manque de légitimité et est monopolistique, le gouvernement s’empare de tous les privilèges économiques, politiques et sociaux à son profit. Cela conduit à l’émergence d’un système de type gang, divisant inévitablement la société en une structure bipolaire, éliminant ainsi la place de la classe moyenne.
Dans ce scénario, la classe moyenne s’élève vers la classe supérieure ou dirigeante ou descend vers la classe inférieure. Les régimes monopolistiques donnent la priorité à la consolidation de leur pouvoir, et non à l’expansion. Toute forme d’expansion serait contraire à leurs objectifs.
Une société bipolaire
De ce point de vue, le régime des mollahs, avec son approche monopolistique et la destruction de la classe moyenne, favorise une société bipolaire composée des loyalistes du régime et du reste de la population.
Depuis des années, les experts et la société civile constatent la disparition de la classe moyenne en Iran. Elle se rapproche de plus en plus de la classe inférieure, ce qui fait qu’il est impossible de revendiquer son existence. Dans un premier temps, cette situation peut sembler avantageuse pour les autorités religieuses. Toutefois, la loi du conflit de classes fonctionne de manière dialectique dans la société. Ce conflit conduira finalement à l’élimination de l’une des classes ou créera des conflits antagonistes entre elles.
Il est évident que le peuple iranien et la classe inférieure ne sont pas ceux qui souffriront de cette équation ; au contraire, c’est la souveraineté de l’autorité religieuse qui risque d’être détruite.
Les implications de cette division sociétale sont profondes. L’absence d’une classe moyenne solide signifie qu’il y a un manque important de mobilité sociale et une diminution de l’espace pour le dialogue et le compromis. Dans une société bipolaire, les chances d’un engagement constructif entre les différentes couches sociales diminuent considérablement. Il en résulte souvent une instabilité politique, une stagnation économique et des troubles sociaux.
En outre, cette division perpétue l’inégalité économique et l’injustice sociale. La classe inférieure, dont les possibilités de mobilité ascendante sont limitées, est confrontée à des difficultés accrues. Dans le même temps, la classe supérieure, étroitement liée à l’élite dirigeante, jouit de privilèges disproportionnés et accumule des richesses. Cette forte disparité économique alimente le ressentiment et le mécontentement des masses.
À long terme, une société dont la classe moyenne disparaît devient moins résistante et moins adaptable. La classe moyenne joue traditionnellement un rôle crucial dans la croissance économique, l’innovation et la cohésion sociale. Son déclin peut entraver le développement économique et le progrès sociétal.
En conclusion, les politiques mafieuses et la gouvernance monopolistique en Iran ont conduit à la disparition progressive de la classe moyenne, ce qui a donné naissance à une société bipolaire aux conséquences importantes. Si, dans un premier temps, l’autorité religieuse au pouvoir peut tirer profit de cette division, celle-ci menace à terme la stabilité, la prospérité économique et l’harmonie sociale.
Source : INU