CSDHI – Le soulèvement de 2022, avec ses profondes ramifications politiques et sociales au sein du régime et de la société iranienne, a remodelé la perception des soulèvements précédents, en particulier celui de novembre 2019. Pourquoi ?
L’impact stratégique du soulèvement de 2022 se poursuit ; ses effets persistent au sein du régime des mollahs. Ironiquement, les récents coups de sabre du régime à Gaza peuvent être attribués aux conséquences stratégiques du soulèvement de 2022, qui ont prédit la chute inévitable de ce régime. L’issue du soulèvement de 2022 détermine l’alignement final entre la grande majorité de la société iranienne et le pouvoir des mollahs.
La réévaluation du soulèvement de novembre 2019 devrait être abordée dans cette perspective, car ses résultats et ses effets ont contribué à la trajectoire plus élevée du soulèvement de 2022 dans la détermination du sort final du régime iranien.
Examinons les caractéristiques de ce soulèvement tumultueux et électrisant, dont les répercussions politiques et sociales ont ouvert la voie à l’impact stratégique du soulèvement de 2022.
Il y a quatre ans, une vague volcanique de colère contre le régime a soudainement éclaté le 15 novembre, déclenchée par le prix exorbitant de l’essence, et a embrasé plus de 190 villes en Iran.
La vague de mécontentement social, qui couvait sous la surface des villes iraniennes depuis des décennies, est entrée en collision avec la lignée dictatoriale du Velayat-e Faqih en une seule journée.
Soudain, la foudre s’est abattue sur les bastions de la répression, du pillage et des institutions corrompues qui soutenaient la dictature des mollahs. La foudre était jeune et dynamique, elle s’accélérait et s’étendait.
Elle s’est multipliée si rapidement et en si grand nombre qu’en l’espace de deux jours, l’ensemble des forces de sécurité du régime ont été impliquées dans la répression des manifestants et le régime a craint un effondrement rapide.
La panique qui a amené la perspective d’un renversement à la porte du Guide suprême a englouti l’ensemble de la structure et des fonctionnaires du système. La caractéristique déterminante de ce coup de foudre était qu’il était organisé, déterminé et qu’il avait évolué par rapport aux soulèvements de 2009 et de 2017.
Approfondissons les caractéristiques du soulèvement de novembre 2019 dans les domaines suivants :
Les causes profondes de l’éruption du soulèvement, marquée par sa nature explosive et tumultueuse, ont signalé deux corruptions simultanées au sein du régime : la répression politique et le pillage économique.
Avec ce soulèvement, un chapitre s’est conclu, préparant le terrain pour le prochain grand bouleversement. La lutte permanente entre le peuple et le régime, qui découle des résultats de ce soulèvement, a atteint son apogée lors du soulèvement de septembre 2022.
La légitimité populaire du soulèvement de novembre 2019 a ébranlé les fondements du régime des mollahs, provoquant des conflits internes entre factions et entre gangs. Par la suite, Khamenei a été contraint d’éradiquer complètement la faction dite réformiste des échelons supérieurs et du corps du régime. Les répercussions de cette purge ont ébranlé la position de Khamenei au sein du système, et ses effets se font encore sentir.
Le soulèvement de novembre 2019 a propulsé la jeune génération à l’avant-garde de la lutte pour la liberté, prête à bondir vers l’avenir. Le potentiel de cette dynamique, qui couvait sous la surface de la société iranienne, a culminé dans les manifestations nationales de 2022 et continue de résonner.
L’ampleur des crimes commis par les forces de sécurité de Khamenei lors du soulèvement de novembre 2019, qui a fait 1 500 morts, a galvanisé les associations de défense des droits de l’homme dans le monde entier contre le régime des mollahs. L’attention suscitée par les cas des personnes massacrées au cours de l’été 1988 a étendu le mouvement pour la justice à l’ensemble de l’Iran.
Les vagues de prisonniers politiques et le nombre croissant de prisonniers ont inondé le régime. À chaque soulèvement, des milliers de prisonniers sont venus s’ajouter à la crise des prisons et des détenus au sein du régime. Actuellement, le régime est aux prises avec une crise impliquant plusieurs générations d’hommes et de femmes qui sont des prisonniers politiques.
L’impact stratégique du soulèvement de novembre 2019 a conduit à la formation d’un front politico-social du peuple iranien contre le régime. Le résultat de cette coalition : une nation qui cherche à renverser le régime.
Au cours des quatre dernières années, le régime continue de se débattre avec les conséquences de ses atrocités et de ses meurtres, incapable de se laver les mains du sang des 1 500 roses tombées pour la liberté lors du soulèvement de novembre 2019. Ce sang coule toujours dans les veines de la société iranienne, tenant le peuple prêt à attendre le bon moment pour se soulever à nouveau et renverser le régime.
Les réalisations décrites ci-dessus sont devenues l’épine dorsale du récent soulèvement de 2022 – un soulèvement qui a fait mûrir la société iranienne au-delà des événements de novembre 2019 en une coalition de plusieurs millions d’Iraniens en quête de liberté.
Source : INU