CSDHI – Une série d’arrestations et d’emprisonnements de militantes iraniennes ont récemment mis en lumière les mesures rigoureuses prises par l’Iran contre la dissidence.
Nasim Sultan Beigi, journaliste et ancienne militante étudiante, a commencé à purger sa peine de trois ans et six mois à la prison d’Evine mardi, marquant une escalade brutale dans la répression exercée par le gouvernement contre la liberté d’expression et le militantisme en faveur des droits civils.
Après une libération provisoire sous caution en février, le tribunal révolutionnaire de Téhéran l’a condamnée en août pour « propagande contre l’État » et « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale ».
Cette condamnation a porté un coup à la communauté des militants et militantes iraniennes, où Nasim Sultan Beigi est reconnue pour ses prises de position sur les droits des étudiants et les questions sociales. Sa collègue, Saeedeh Shafiei, a également été incarcérée dimanche pour des motifs similaires.
Nasim Sultan Beigi, diplômée en sciences de la communication de l’université Allameh Tabatabai de Téhéran, a été arrêté à l’aéroport le 11 janvier 2023 par des agents des services du renseignement des pasdarans
Mme Saeedi, arrêtée avec sept autres personnes en mai alors qu’elle rendait visite à la famille d’un manifestant tué, est accusée de « rassemblement et collusion » contre l’État et d' »agir contre la sécurité nationale ». Elle a été temporairement libérée sous caution en juin, mais risque maintenant de passer un an à la prison centrale de Sanandaj.
Raheleh Rahimipour, engagée depuis des décennies dans une quête de justice pour son frère, tué lors du massacre des opposants politiques dans les années 1980, a commencé à purger sa peine de cinq ans à la prison d’Evin. Elle est accusée de « propagande contre l’État » et de « rassemblement et collusion » contre la sécurité nationale.
Ces arrestations de militantes iraniennes ont suscité l’inquiétude des organisations internationales de défense des droits de l’homme, qui considèrent qu’elles s’inscrivent dans le cadre d’une répression plus large des autorités iraniennes à l’encontre des militants pacifiques. L’emprisonnement de ces personnes, notamment sur la base d’accusations souvent utilisées pour faire taire les dissidents, met en évidence les difficultés auxquelles sont confrontés les défenseurs des libertés civiles et des droits de l’homme en Iran.
La situation reste tendue car d’autres militants font l’objet d’accusations similaires, et la communauté internationale suit de près l’évolution de la situation. L’approche du gouvernement iranien à l’égard de la dissidence des militantes iraniennes continue de susciter des critiques, soulignant l’état précaire de la liberté d’expression et de réunion dans le pays.
Source : Stop au Fondamentalisme