CSDHI – Après 15 ans passés derrière les barreaux, la prisonnière politique iranienne Maryam Akbari Monfared a été condamnée à trois années supplémentaires de prison par le tribunal pénal de la province de Semnan. Le tribunal a reconnu Maryam Akbari Monfared, une prisonnière politique de longue date et une parente de membres de l’Organisation des moudjahidines du peuple iranien (OMPI), dans une nouvelle affaire et l’a condamnée à trois ans d’emprisonnement.
Selon les organisations de défense des droits de l’homme, Mme Maryam Akbari Monfared, âgée de 48 ans et mère de trois enfants, a été accusée de « propagande contre le régime », de « collusion et conspiration contre la sécurité nationale » et d' »insulte » au guide suprême du régime, Ali Khamenei.
Dans une autre affaire, en septembre 2023, elle a été condamnée à deux ans d’emprisonnement et à une amende de 150 millions de rials pour avoir « répandu des mensonges » sur les médias sociaux, alors qu’elle était en prison.
Dans un communiqué publié en juillet de cette année, des dizaines de militantes ont dénoncé la « fabrication de charges » contre Maryam Akbari Monfared comme une « vengeance du système judiciaire » pour son activisme et ont exigé sa libération « immédiate et inconditionnelle ».
Cette prisonnière politique, qui a presque purgé la totalité de sa peine initiale de 15 ans, a été privée de ses droits de permission et a été exilée de la prison d’Evin à Téhéran vers la prison de Semnan il y a environ trois ans. Au cours de ces années, elle n’a pas pu voir ses enfants et n’a même pas bénéficié d’une permission de sortie pour suivre un traitement médical.
Le régime iranien est connu pour le traitement sévère qu’il inflige aux partisans de l’OMPI et les prive de tous les droits de l’homme. Lors d’un autre incident survenu le 25 novembre, le régime iranien a exécuté Ali Saber Motlagh, un partisan de l’organisation.
Mme Maryam Akbari Monfared, qui a perdu trois frères et une sœur dans les années 1980, notamment lors de l’exécution massive de 30 000 prisonniers politiques en 1988, a été arrêtée en 2009 et condamnée par le tribunal révolutionnaire à 15 ans de prison pour « soutien à l’OMPI », « inimitié contre Dieu » et « atteinte à la sécurité nationale ».
Selon les lois du régime, Maryam Akbari Monfared était censée être libérée en 2019 après avoir purgé dix ans de sa peine. Son principal « crime » était de demander justice pour ses frères et sœurs, qui ont été assassinés par le régime.
Plusieurs organisations internationales ont critiqué les conditions imposées par le régime à cette prisonnière politique et ont appelé à sa libération. À cet égard, Amnesty International a décrit la « recherche de la vérité et de la justice » comme le « droit de tous les survivants des exécutions des années 1980 » et a souligné que Maryam Akbari Monfard devait être libérée « immédiatement et sans condition ».
À la suite de la plainte déposée par Maryam Akbari Monfared en 2016, le Groupe de travail des Nations unies sur les disparitions forcées ou involontaires a inscrit sa sœur et son frère, Roghiyeh et Abdolreza Monfared, sur la « liste des disparitions forcées » et a demandé au gouvernement iranien de s’expliquer sur leur sort.
Le régime continue d’accroître la pression sur les dissidents et les prisonniers politiques, car il craint de perdre le contrôle du pouvoir à l’intérieur du pays. Malgré la vague de mesures répressives du régime, les manifestations se poursuivent dans tout le pays et les rangs des unités de résistance de l’OMPI continuent de s’étoffer.
Source : Iran Focus (site anglais)