CSDHI – Selon de nouvelles recherches menées en Iran, près de 10 % des bâtiments de la capitale iranienne risquent de s’effondrer lors de séismes dépassant 7 sur l’échelle de Richter, entraînant une destruction généralisée.
Le 29 février, le journal officiel Donya-e Eghtesad a fait état d’une nouvelle étude réalisée par le Centre de recherche du Parlement iranien, qui révèle que 65 % des bâtiments du district 1 de Téhéran sont dans un état critique parce qu’ils sont situés sur une ligne de faille majeure de séismes.
L’article du journal souligne que 100 bâtiments densément peuplés et 245 installations critiques à Téhéran sont menacés par un tremblement de terre majeur. Le centre de recherche a exhorté le gouvernement à restreindre les activités de la commission de l’article 5 de Téhéran, qui approuve les ventes de terrains aux promoteurs, ce qui entraîne une augmentation de la densité de construction.
Le journal Donya-e Eghtesad accuse la commission de l’article 5 d’être à l’origine de la « densification de la construction sur les principales lignes de faille » et demande l’arrêt de ses activités. Il recommande en outre d’interdire la construction d’immeubles de grande hauteur sur les failles actives. Dans les zones identifiées comme étant situées sur des failles majeures, l’étude suggère à la municipalité de Téhéran de convertir les bâtiments à risque en espaces verts.
Les conclusions du centre de recherche brossent un tableau sombre : dix quartiers de Téhéran sont actuellement situés sur des lignes de faille majeures. En outre, le rapport identifie 245 sites critiques et sensibles dans les zones de faille de la ville, répartis en 18 groupes et couvrant environ 32 hectares de zones urbaines vieillissantes.
Ces sites comprendraient 6 tours, 36 écoles, 25 mosquées, 23 ponts et routes, 22 centres de rassemblement, 15 hôpitaux et centres médicaux, 9 bâtiments municipaux et centres connexes, 9 universités et établissements d’enseignement supérieur, 9 centrales électriques à haute pression, 8 réservoirs d’eau, 4 musées, 4 bâtiments judiciaires, 3 casernes de pompiers, 2 bâtiments du ministère des affaires étrangères, 2 stations-service, 1 bâtiment du ministère du pétrole, 1 entrepôt de pétrole et 6 autres bâtiments importants.
Amir Mansouri, professeur à l’université de Téhéran et directeur de l’institut de recherche Nazar sur l’architecture et l’urbanisme, a critiqué les politiques du gouvernement et mis en garde contre le risque de décès de trois millions de personnes en cas de tremblement de terre.
Par ailleurs, Ali Baitollahi, chef du département de sismologie technique et d’évaluation des risques au Centre de recherche sur les routes, le logement et le développement urbain, a fait part de ses inquiétudes quant à la mauvaise qualité des constructions en Iran le 8 septembre 2023. Il a déclaré qu’environ 60 % des bâtiments seraient détruits par un séisme de magnitude 7,0.
La combinaison d’une planification urbaine dépassée et d’une mauvaise gestion crée un risque important de dommages catastrophiques dus aux tremblements de terre à Téhéran.
Source : INU