CSDHI, 1er décembre – L’Iran qui accumule des catastrophes en tous genres depuis l’arrivée au pouvoir de la dictature religieuse est en proie à une crise majeure, celle de l’eau. Le pays a en effet pratiquement perdu ses fleuves, ses rivières, ses lacs, ses sources, et même ses nappes phréatiques.
En Iran 520 villes souffrent de pénurie en eau potable, selon le vice-ministre de l’Intérieur, dont les propos ont été repris sur le site officiel Tabnak le 5 mai 2015. Quelques semaines plus tard son collègue à l’Energie affirmait à l’agence Fars le 13 juin que dix villes s’étaient ajoutées à la longue liste des agglomérations en crise, particulièrement des grandes villes comme Sanandaj, Bandar-Abbas, Ispahan et l’est de Téhéran.
La pénurie d’eau touche même des provinces où l’eau abonde comme le Mazandaran. L’agence Irna rapportait le 4 juillet 2015 que la plaine de Kelardacht dans le Mazandaran occidental arrosée de nombreuses sources et de la rivière Sard Abroud, souffre de pénurie aigüe d’eau potable.
Ainsi Issa Kalantari, conseiller de Rohani et Secrétaire général de la Chambre de l’agriculture en Iran, a reconnu le 9 septembre dans une dépêche de l’agence officielle IRNA : « L’eau est considérée comme un élément naturel recyclable, mais ce n’est désormais plus le cas en Iran à cause d’une utilisation excessive. Nous avons environ 100 milliards de mètres cube d’eau recyclable dans le pays et nous devrions en utiliser 40 milliards, pas plus. Or aujourd’hui, nous en utilisons 96%, c’est une catastrophe… À cause d’une utilisation irréfléchie, la plupart des marais, qui sont des ressources très importantes de l’environnement du pays, ont été asséchés ces dernières années.»
En avril de cette année, il brossait un tableau funeste : « en raison de l’utilisation de 97% des eaux de surface, quasiment toutes les rivières se sont asséchées et il ne reste quasiment plus d’eau dans la nature » et « dans un futur pas si éloigné, environ 70% de la population sera forcée d’immigrer ».
Le fait est que cette crise a été causée par une politique de construction anarchique de barrages à travers le pays pour détourner les cours d’eau au profit d’industries et surtout du nucléaire. On comprend mieux la situation quand on sait que l’industrie et l’économie en Iran sont aux mains des gardiens de la révolution, qui dirigent également tous les travaux nucléaires. Ispahan et son magnifique pont qui passe désormais au-dessus du lit asséché du fleuve Zayandeh-Roud. Or la région d’Ispahan abrite des sites nucléaires.
Les solutions qui vont être débattues à la COP21, doivent obligatoirement être politiques. Ce genre de crise est loin de se limiter à l’environnement. L’usage abusif délibéré de l’eau sanctionne durement les populations et dégrade durablement l’environnement. Il peut être considéré comme un crime prémédité contre l’humanité. L’ONU et la communauté internationale se doivent de réagir.