CSDHI – S’il s’était produit à Téhéran, le récent tremblement de terre dans l’ouest de l’Iran aurait pu faire un million de morts et bléssé 19 millions d’Iraniens qui vivent sur 14 000 hectares de zones urbaines délabrées à travers le pays.
Combien de personnes vont mourir lors du prochain grand tremblement de terre en Iran ? Combien d’enfants resteront orphelins et combien de maisons seront détruites ?
Dans un article de Majid Rousta, membre du conseil d’administration de la Compagnie de rénovation des exploitations et des constructions urbaines, le site internet de Shahrefarda écrit : « 140 mille hectares des zones urbaines iraniennes sont vétustes, historiques où habitent de pauvres marginaux, dans lesquelles vivent plus de 19 millions d’iraniens. En plus, beaucoup de ces endroits sont illégalement et non officiellement inventoriés. A part tous les problèmes et questions liés aux zones délabrées, la vie de plus de 19 millions d’Iraniens est menacée par des catastrophes naturelles telles qu’un tremblement de terre, une inondation ou même de fortes pluies.
Soulignant le nombre de personnes tuées et blessées lors du récent tremblement de terre à Kermanshah et à Sarpol-e-Zahab, Mme Rousta a déclaré : « Cela signifie que 25% de la population iranienne est maintenant en danger. Qui sait où et quand le prochain séisme majeur frappera le pays ? Quelle entité est responsable de la résolution de la question des zones urbaines délabrées du pays ? Quelles sont les responsabilités du ministère des Routes et du Développement urbain en tant que seule entité autorisée, responsable des zones délabrées ? Et quelles sont les responsabilités des municipalités en tant qu’entités locales qui suivent les problèmes de développement urbain ? Quel est le secret d’une vie calme et tranquille dans des pays développés comme le Japon, malgré des tremblements de terre encore plus forts que dans notre pays ? »
En voyant les images déchirantes de beaucoup de personnes tuées dans le récent tremblement de terre en Iran occidental, en surfant sur Internet, de telles questions se sont définitivement formées dans l’esprit de la plupart des gens.
Pendant ce temps, cet incident et ses développements liés feront résolument parler d’eux, tout comme d’autres tragédies qui ont laissé beaucoup de personnes éplorées en Azerbaïdjan, au Sud du Khorasan, à Bam et à Roudbar. Par la suite, le même style de construction et les mêmes politiques de gestion urbaine continueront sans que personne ne se soucie des zones vétustes et de la menace potentielle qu’elles représentent pour la vie des gens.
Lors d’un tragique attentat à Bam, dans le sud-ouest de l’Iran, un tremblement de terre d’une magnitude de 6,6 en seulement 12 secondes n’a laissé sauves que 30 000 personnes sur les 90 000 de la population. Près de 27 000 femmes, hommes, enfants, personnes âgées et jeunes sont morts dans un tremblement de terre d’une telle ampleur, assez banal et qui laisse moins de victimes dans des pays comme le Japon. Et n’oublions pas qu’il y avait encore plus de 30 000 autres personnes qui ont perdu leurs familles, leurs maisons et leurs proches dans l’incident ».
Rousta signale ensuite que des tremblements de terre ont eu lieu au Japon, affirmant qu’un tremblement de terre de la même ampleur que celui qui s’est produit dimanche dernier dans l’ouest de l’Iran a frappé le Japon en mars dernier. Selon les chiffres publiés, moins de 500 personnes ont été blessées dans le tremblement de terre et son nombre de morts était inférieur à 20 ».
Maintenant, imaginons qu’au lieu d’Azgaleh, l’épicentre du récent tremblement de terre de magnitude 7,2 était un peu plus loin à Kermanshah. Dans ce cas, quel aurait été le sort des habitants des 1 000 hectares des zones délabrées de la ville ? Et si l’épicentre était à Téhéran, quelles auraient été alors les dimensions du désastre ?
Selon le chef du conseil municipal de Téhéran, il y a 4 000 zones délabrées dans la ville.
« Malheureusement, la plupart des villes du pays sont confrontées au problème des zones délabrées ».
« Pendant ce temps, alors que la municipalité de Téhéran cherchait à faire des profits rapides, la question des zones délabrées a été ignorée ». (Agence de presse gouvernementale Mehr, le 13 novembre 2017)
« Plus tôt, le PDG de l’organisation de rénovation du régime avait reconnu qu’en raison des zones délabrées de Téhéran, une catastrophe beaucoup plus tragique que le feu de Plasco l’année dernière se produirait si un tremblement de terre majeur frappait la ville ». (Agence de presse Mehr, le 8 février 2017) )
Pendant ce temps, le directeur du Département de recherche sur les tremblements de terre du ministère des Routes, du Logement et du Développement urbain Ali Beiollahi a déclaré dans une interview à l’agence de presse ILNA le 14 novembre 2017 : « Si un séisme aussi puissant que celui de Kermanshah arrive à Téhéran, 200 000 bâtiments seront totalement détruits et s’effondreront. L’effondrement de ces nombreux bâtiments laissera certainement un million de victimes, une véritable catastrophe ».
Beiollahi a soutenu que « malheureusement il y a beaucoup de nouveaux bâtiments non résistants à Téhéran qui ne parviennent pas à résister à un séisme de magnitude 7 comme celui qui a frappé Kermanshah ».
Le Secrétaire du Groupe de travail sur le tremblement de terre a ensuite ajouté : « Le million de victimes d’un tremblement de terre de magnitude 7 à Téhéran serait dû à l’effondrement des bâtiments et pourrait même augmenter si des incidents secondaires comme des explosions sont pris en compte. Considérant les menaces secondaires, le nombre de victimes après un tremblement de terre à Téhéran augmentera certainement », a-t-il affirmé.
Soulignant qu’il y a actuellement 200 000 bâtiments délabrés à Téhéran, M. Beitollahi a déclaré que « sur plus d’un million de maisons enregistrées à Téhéran, 200 000 sont situées dans des zones délabrées qui sont sujettes à plus de destruction. Le Secrétaire du Groupe de travail sur le tremblement de terre a ensuite souligné que les districts du centre et du sud de la ville seraient les plus touchés par un tremblement de terre de Téhéran, indiquant qu’on prévoit que « les districts 10, 11, 16, 17 et 18 subiraient le plus de dégâts, car ce sont les zones les plus vétustes ».
« Une autre menace sérieuse qui toucherait Téhéran serait des explosions de gaz suite à un tremblement de terre, de sorte que la région de Shahran sera définitivement touchée en raison de ses nombreux réservoirs de gaz », a-t-il ajouté.
Source : CNRI