CSDHI – Asal Mohammadi, militante syndicale et étudiante au département des sciences pharmaceutiques de l’Université Azad de Téhéran, a été arrêtée à son domicile par les forces de sécurité, le mardi 4 décembre 2018, et transférée devant la première section du bureau du procureur de la prison d’Evine.
Selon certaines informations, la militante syndicale a été emmenée à la prison de Shush.
Asal Mohammadi avait publié des articles sur divers sites Web pour soutenir les travailleurs iraniens. Au cours des dernières semaines, Asal Mohammadi avait également écrit des articles pour soutenir les manifestations actuelles des travailleurs de l’aciérie d’Ahvaz et de la Compagnie de canne à sucre Haft Tappeh.
Les autorités iraniennes ont multiplié les attaques contre les défenseurs des droits de l’homme ces dernières semaines à la suite des manifestations pacifiques actuelles.
Le 18 novembre, la chaîne Telegram du syndicat des employés de la sucrerie Haft Tappeh a annoncé que les autorités avaient arrêté tous les membres de l’association des représentants syndicaux de Haft Tappeh.
Le 20 novembre, le procureur du comté de Shoosh, Mosfata Nazari, a déclaré aux journalistes que les autorités avaient libéré 15 militants syndicaux arrêtés lors des manifestations.
Deux représentants syndicaux, Esmail Bakhshi et Ali Nejati, sont toujours en détention.
Le militant syndical emprisonné Esmail Bakhshi a été hospitalisé après avoir été torturé lors d’un interrogatoire, selon des sources syndicales iraniennes.
« Les informations que nous avons reçues déclarent que les forces de sécurité ont sévèrement torturé Esmail Bakhshi après son arrestation, le 20 novembre », a rapporté une chaîne iranienne d’information syndicale, le 29 novembre.
« Le visage de Bakshi était enflé et meurtri après avoir reçu plusieurs coups à la tête », indique le message. « Il est également dans une situation dangereuse et souffre de saignements gastriques. Il a donc été transféré dans un hôpital à Ahwaz. Il n’y a aucune information sur son état ».
Quelques heures après le post sur Telegram, le responsable du système judiciaire local de Shush, Sadegh Jafari Chegini, a nié que Bakhshi avait été agressé physiquement, ajoutant que la « fausse nouvelle » visait à « perturber l’opinion publique ».
« Le suspect Esmail Bakhshi est en parfaite santé et il a eu un contact téléphonique avec sa famille aujourd’hui », a-t-il ajouté.
L’état de santé de Bakhshi et sa situation, y compris s’il a été autorisé ou non à consulter un avocat, restent flous.
Le collègue de Bakhshi, Ali Nejati, a également été arrêté par les forces de sécurité, le 29 novembre, le 25ème jour de la manifestation des centaines de travailleurs de Haft Tappeh réclamant des mois de salaires impayés dans la ville de Shush, dans le sud-ouest de l’Iran.
Plus récemment, le président de la cour suprême iranienne a menacé les travailleurs iraniens qui manifestaient contre les salaires impayés de persécution, appelant leur protestation pacifique, une « sédition ».
Source : Les droits de l’homme en Iran