CSDHI – Selon des sources iraniennes de défense des droits humains, ces dernières semaines, les pasdarans ont ouvert le feu sur des koulbars, porteurs transfrontaliers, tuant et blessant des dizaines d’entre eux dans les zones frontalières de l’Iran.
Le 19 août, les forces de sécurité ont ouvert le feu sur un groupe de koulbars, tuant un jeune homme nommé Reza Ebrahimi et en blessant un autre.
Un autre jeune porteur a été blessé par balle vendredi par les patrouilles frontalières près de la ville de Sardasht, à la lisière de la frontière entre l’Iran et l’Irak. La victime a été identifiée comme étant Younesse Pirouti, un habitant d’un village proche de Sardasht. Younesse a été transporté à l’hôpital par ses amis et sa famille.
Le même jour, un autre groupe de porteurs dans la commune de Khoy, également à l’ouest de l’Iran, a été pris pour cible par les patrouilles frontalières et les pasdaran. Naji Abu-Bakri, jeune porteur, a été grièvement blessé. La balle a pénétré dans la partie supérieure de sa cuisse lui sectionnant l’artère fémorale et lui faisant perdre beaucoup de sang. Il a également hospitalisé à Oroumieh.
De même, jeudi, des pasdaran de la région de Marivan, près du canton de Famishleh, ont ouvert le feu sur un groupe de koulbars. Cet incident a entraîné la mort immédiate d’un porteur âgé de 16 ans, qui s’appelait Esmaïl Savojinejad. Son corps a été transféré dans un hôpital à Marivan.
Le 7 août, un autre porteur du nom de Shahab, originaire de la ville de Sardasht, a été blessé lors d’une poursuite menée par les pasdarans. Il est tombé d’une falaise, se cassant une jambe.
Le 4 août, les pasdarans stationnés hors de la ville de Piranshahr, également dans l’ouest de l’Iran, ont ouvert le feu sur un autre groupe de koulbars transportant des marchandises sur leur dos, par des sentiers escarpés. Deux jeunes porteurs kurdes, Rashid Khandani et Khalil Qaderi, ont été blessés.
Le travail de koulbars est devenu un gagne-pain essentiel pour beaucoup, dans l’ouest de l’Iran, à la frontière de l’Irak et de la Turquie. Dans la province du Kurdistan, où le taux de chômage a grimpé à 40 % chez les jeunes, ils sont nombreux à se tourner vers ce travail pour assurer un maigre revenu quotidien.
Le régime en Iran accuse les koulbars d’être des passeurs et les gardes-frontières ouvrent souvent le feu sur eux, faisant des morts. Ils tirent sans aucune sommation et en toute impunité.
Des centaines de porteurs ont été tués ou blessés ces dernières années, selon les groupes de défense des droits humains. Certains ont été abattus par les forces de sécurité et les gardes-frontières ; d’autres sont morts tués par des mines datant de la guerre de 1980-1988 avec l’Irak, ou par accident dans la montagne.
Source : Les droits de l’homme en Iran