CSDHI – Hier, pour protester les coupures de courant en Iran, des manifestants sont descendus dans les rues de plusieurs villes. Ils se sont rassemblés devant les bâtiments de la municipalité, de l’énergie et de la compagnie d’électricité.
Les Iraniens se sont rassemblés à Téhéran, à Kazeroun dans le sud de l’Iran, à Gonbad Kavous, Aq Qala et Kordkuy dans le nord-est de l’Iran, entre autres villes.
Dans certaines villes, les habitants ont bloqué les routes principales. Sur des photos circulant sur les médias sociaux, les habitants scandent « à bas le dictateur ». Ils crient aussi « à bas la République islamique » et « à bas Khamenei » à Téhéran.
Les Iraniens ont signalé des coupures de courant dans au moins 15 villes. Téhéran, Karaj et Shahriar près de Téhéran, Qazvin au nord-ouest de Téhéran, Semnan et Rasht dans le nord de l’Iran, Mashhad dans le nord-est de l’Iran, Ispahan dans le centre de l’Iran font partie des villes touchées. Mais il y a aussi Chiraz et Ahwaz dans le sud-ouest de l’Iran, Bandar Abbas dans le sud de l’Iran, Zabol et Zahedan dans le sud-est de l’Iran et Kermanshah dans l’ouest de l’Iran.
Hier, Ahwaz, dans la province du Khouzistan (sud-ouest), a enregistré une température de 50°C, soit la température la plus élevée jamais enregistrée dans le monde. Parmi les autres villes iraniennes qui ont enregistré les températures les plus élevées hier figurent Omidieh, Safi-Abad Dezful et Abadan, dans la province du Khouzistan.
Des hôpitaux en danger à cause des coupures de courant en Iran
Dans certaines séquences, on remarque des hôpitaux dont les patients reliés à des machines souffrent lorsque le courant est coupé. De nombreux hôpitaux en Iran ne disposent pas de générateurs de secours. Dans une vidéo, un homme raconte qu’un patient était en pleine intervention chirurgicale lorsque le courant a été coup. Les médecins ont dû réaliser les points de suture avec la lumière d’un téléphone portable.
Pénurie d’eau
Ces dernières semaines, les Iraniens ont subi une pénurie d’eau dans plusieurs villes. En raison des faibles précipitations, de la détérioration des infrastructures et d’autres problèmes liés à l’eau, de nombreuses villes iraniennes sont confrontées à une crise de l’eau.
Le directeur de la société iranienne des eaux et des égouts a déclaré hier que sur 304 villes signalant des problèmes d’eau, 101 sont en alerte « rouge. »
L’extraction de bitcoins en Iran consomme de l’électricité
Alors que les pannes d’électricité bouleversent la société, le Parlement iranien a récemment proposé un projet de loi visant à extraire des crypto-monnaies afin de générer un revenu brut annuel de 500 millions de tomans (19 976 dollars).
Le 21 mai, Reuters a rapporté qu’environ 4,5 % de l’extraction de bitcoins avait lieu en Iran. Selon les informations, une nouvelle étude a montré que cela permettra à l’Iran de gagner des centaines de millions de dollars en crypto-monnaies. Les autorités pourront les utiliser pour acheter des importations et atténuer l’impact des sanctions.
« L’électricité utilisée par les mineurs en Iran nécessiterait l’équivalent d’environ 10 millions de barils de pétrole brut chaque année pour être produite. Soit environ 4 % des exportations totales de pétrole iranien en 2020 », indique l’étude.
Blackouts passés
En mai, les pannes d’électricité en Iran ont perturbé la vie quotidienne de millions de personnes. Malgré les horaires annoncés par les autorités de Téhéran, de la province voisine d’Alborz et du Khorassan-e Razavi dans le nord-est de l’Iran, des coupures non annoncées ont eu lieu dans tout le pays pendant deux jours.
Mohammad Hassan Motevalizadeh est le PDG de Tavanir. Il s’agit d’une société iranienne de gestion de la production, de la transmission et de la distribution d’électricité). Selon ISNA, il a imputé les pannes d’électricité en Iran à la sécheresse. En effet, celle-ci affecte la production d’hydroélectricité, la forte demande d’électricité due à l’exploitation des crypto-monnaies et la hausse des températures.
En février, le président de la Chambre de commerce Iran-Chine a déclaré qu’en plus des entreprises chinoises, des sociétés polonaises et indiennes disposaient de permis officiels pour l’extraction de bitcoins en Iran.
Les entreprises étrangères possédant des fermes de bitcoins consomment une grande partie de l’électricité et de l’énergie disponibles en Iran.
Source : Iran News Wire