CSDHI – Il y a deux ans, ce jour-là, des centaines de milliers de personnes ont envahi les rues de plus de 200 villes d’Iran. Les protestations désignaient la hausse du prix de l’essence. Les autorités ont d’abord tenté d’étouffer les protestations avec des affirmations trompeuses. Elles se sont rejetées mutuellement la faute, ce qui a suscité la haine et la colère de la population contre l’ensemble de la tyrannie religieuse.
Les centres d’oppression attaqués
À cet égard, les jeunes rebelles ont attaqué les centres d’oppression, de renseignement et de pillage dans tout le pays. Plus tard, le président de la Commission de sécurité nationale du Parlement (Majlis), Mojtaba Zonnour, a exposé la dimension réelle des protestations.
« Quelques 497 centres gouvernementaux et bâtiments du secteur privé ont été endommagés en raison de destructions, d’incendies et d’explosions », a déclaré Zonnour dans une interview accordée à l’agence de presse Tasnim, affiliée aux pasdarans-Force Qods (IRGC-QF) le 1er juin 2020. « Environ 194 centres gouvernementaux et publics ont été visés en dehors des bâtiments endommagés. En outre, « 991 banques » ont été endommagées ou incendiées. »
La réponse des jeunes à 42 années d’oppression
Au cours de leurs manifestations, les jeunes défiants ont en effet répondu aux 42 années de répression et de corruption du gouvernement. Ils n’ont visé que les centres gouvernementaux, y compris ceux affiliés à l’organisation terroriste IRGC, les forces paramilitaires du Bassidj et les forces de sécurité, qui ont impitoyablement réprimé les manifestants à balles réelles.
Ils ont également attaqué les institutions financières liées à l’État ou aux pasdarans, qui ont pillé l’argent de millions de personnes et joué un rôle essentiel dans l’expansion de la pauvreté et de la misère en Iran.
D’autre part, à la suite de l’ordre du Guide suprême Ali Khamenei le 17 novembre, les forces d’oppression ont fait « tout ce qu’il fallait » pour mettre fin à la manifestation nationale. Les pasdarans ont utilisé des véhicules blindés, des mitrailleuses lourdes, des tireurs d’élite et même des hélicoptères pour abattre plus de 1 500 manifestants sans défense, dont des adolescents, des femmes et même des passants.
12 000 personnes arrêtées arbitrairement
En outre, les autorités ont arrêté arbitrairement plus de 12 000 personnes dans différentes villes. De nombreux détenus ont subi des tortures inhumaines et des mauvais traitements odieux.
« Des actes de torture généralisés, notamment des passages à tabac, des flagellations, des décharges électriques, des positions de stress, des simulacres d’exécution, des simulacres de noyade, des violences sexuelles, l’administration forcée de substances chimiques et la privation de soins médicaux », a indiqué Amnesty International le 2 septembre 2020.
« Des centaines de personnes ont eu des procès manifestement inéquitables sur la base d’accusations de sécurité nationale sans fondement. Les autorités ont prononcé des condamnations à mort sur la base d' »aveux » entachés de torture », ajoute le rapport.
À la suite de cette cruelle répression, qu’Amnesty International et de nombreux individus et groupes de défense des droits de l’homme ont ensuite appelée « novembre sanglant », les ayatollahs pensaient avoir définitivement éteint la contestation. Pourtant, il ne se passe pas un jour en Iran sans activités et manifestations contre le régime dictatorial.
Les parents des victimes demandent justice
Pendant ce temps, les parents des victimes ont constamment insisté pour que la justice poursuive les criminels. Ils ont profité de toutes les occasions pour déverser leur colère sur l’ensemble du gouvernement meurtrier. Ils ont organisé des centaines de rassemblements, de sit-in et de cérémonies commémoratives à cet égard.
À la suite de leurs tentatives persistantes et grâce à l’initiative d’organisations et de militants des droits de l’homme tels que la Coalition mondiale contre la peine de mort (WCADP), Iran Human Rights (ONG IHR) et Justice for Iran, un tribunal national-international, connu sous le nom de tribunal d’Aban, a lancé à Londres une enquête sur l’affaire du mois de novembre sanglant.
Un tribunal pour juger les criminels de 2019 et des jeunes qui rendent hommage à leurs défunts amis
Pendant cinq jours consécutifs, le tribunal d’Aban, présidé par le juge Zac Yaccob, a entendu ou examiné des centaines de témoignages fournis par des détenus, des familles de victimes, d’anciens membres des forces de sécurité et bien d’autres personnes.
Simultanément, des jeunes provocateurs ont rendu hommage à leurs défunts amis en poursuivant leur chemin pour la liberté et la justice. Dans ce contexte, ils ont attaqué environ 70 centres affiliés à l’IRGC, l’IRGC-QF, au Bassidj, les forces de sécurité et le ministère du Renseignement et de la Sécurité (MOIS).
Ils ont également incendié des dizaines de symboles et de statues du fondateur de la République islamique, Ruhollah Khomeini, et de son successeur, montrant ainsi que le régime n’a pas pu étouffer l’enthousiasme du peuple iranien pour un gouvernement républicain libre, démocratique, laïc et non nucléaire dans son pays.
Ces actions contre le régime indiquent également que la société est prête à des changements politiques et sociaux fondamentaux, qui balayeraient la dictature religieuse et ses agents extrémistes et terroristes d’Iran et du monde entier.
Source : INU