Rtbf.be, 14 aout – Hamid Babaei qui poursuit une thèse de doctorat à l’ULG depuis 2009 purge une peine de six ans dans une prison pour « atteinte à la sécurité nationale par la communication avec des États hostiles ». Mais depuis ce mardi 12 août, ses conditions de détention se sont considérablement détériorées par la suppression définitive de la section politique. Par ailleurs, son épouse, également étudiante à Liège et retenue en Iran devrait prochainement être poursuivie par les tribunaux iraniens.
Ce mardi 12 août, Hamid BabaeI a été transféré, ainsi que ses codétenus de la section 350 –politique- de la prison d’Evin à Téhéran, dans une section destinée aux prisonniers de droit commun. La raison invoquée est la suppression de la section 350. Dans les sections de droit commun, explique Amnesty International, « les conditions de vie sont proches de l’insoutenable. Les prisonniers s’y entassent à plus de 50 par pièce, et y dorment à même le sol. En outre, dans la section 350, Hamid Babaei avait encore la possibilité de lire les livres qui ne lui étaient pas interdits, et d’écrire ses mémoires. À présent, ces activités lui sont impossibles. »
Hamid Babaei et son épouse, Cobra Parsajoo, 29 ans, également étudiante de troisième cycle en Belgique, étaient retournés en Iran pour les vacances en juillet 2013. Hamid a été arrêté en août 2013 et condamné à six ans d’emprisonnement le 21 décembre 2013. Son épouse n’a plus pu quitter le pays.
Incité à espionner ses condisciples de l’ULG
Le ministère du Renseignement avait demandé à l’étudiant d’espionner des étudiants iraniens vivant en Belgique et son refus lui aurait valu les foudres du pouvoir. Selon le tribunal qui l’a condamné, la bourse et les autres fonds que l’Université de Liège versait au doctorant constituaient autant de « preuves » de ses activités présumées pour le compte d’ » États hostiles « . Amnesty rapporte qu’Hamid Babaei a par ailleurs subi des pressions l’incitant à faire des « aveux » télévisés l’incriminant ainsi que sa femme. Ce qu’il aurait refusé de faire.
Son épouse Cobra qui a mené une campagne pacifique en faveur de son mari a appris, en mai dernier, qu’elle allait être soumise, elle aussi, à un procès, sans précision de date pour l’instant. Elle est actuellement toujours en liberté, mais avec interdiction de voyager. Elle est par ailleurs déchue de ses droits civiques.
Depuis plusieurs mois, l’ULg et L’ULB poursuivent, avec Amnesty International, des actions de soutien en faveur de l’étudiant.