CSDHI – Le régime d’Iran a pendu trois prisonniers politiques sunnites, Hamid Rastbala, Kabir Sa’adat Jahani et Mohammad Ali Arayesh. Il a mis en œuvre ces exécutions, le jeudi 31 décembre 2020, à la prison de Vakilabad à Mashhad.
Leurs familles et avocats tenus à l’écart et laissés dans l’ignorance
Les agents du régime ont transféré les trois prisonniers politiques sunnites vers un lieu inconnu, le mercredi 31 décembre. Aussitôt, ils les ont privés des visites de leur famille avant leur exécution. Leurs familles et leurs avocats n’ont pas été informés à l’avance de leurs exécutions.
Les familles et les avocats essayaient désespérément d’obtenir des informations sur les trois hommes depuis mercredi. Par la suite, le dimanche, ils ont appris que l’exécution avait eu lieu, trois jours plus tôt.
La loi iranienne exige que le gouvernement informe les avocats de l’exécution prévue de leur client 48 heures à l’avance et qu’il accorde aux familles le droit de rendre une dernière visite à leur parent condamné.
Selon une source bien informée, les gardiens de la prison ont appelé les trois prisonniers, la veille de leur exécution vers 21h30.
Extirpés de leurs cellules et trompés la veille de leur exécution
« Pour éviter toute protestation des détenus, les agents de la prison ont dit aux trois hommes qu’ils étaient appelés pour répondre à quelques questions. Pour leur faire croire que tout allait bien, ils ont également appelé trois autres prisonniers. Mais plus tard, ils les ont renvoyés », a déclaré la source.
« Hamid Rastbala, Kabir Sa’adat Jahani et Mohammad Ali Arayesh ont ensuite été transférés en isolement avant leur exécution », ont ajouté les sources.
La source a répété les propos d’un des compagnons de cellule des prisonniers : « Le lendemain matin, alors que nous attendions, Hamid n’est pas venu prendre l’air. Nous avons demandé : « Où est Hamid ? » « Ils ont répondu qu’il avait été exécuté ce matin. »
Ils avaient interjeté appel
Les prisonniers politiques sunnites Hamid Rastbala, Kabir Sa’adat Jahani et Mohammad Ali Arayeshhad avaient récemment demandé un nouveau procès.
Les autorités judiciaires ont prononcé les condamnations à mort des trois prisonniers, ainsi que celles de six autres, Farhad Shakeri, Issa Mohammadi, Hakim Azim Gargij, Taj Mohammad Khormali, Abdolrahman Gargij et Hossein Varasteh Soleimani, en 2019 et les leur ont notifiées le 10 août 2020.
La branche 1 du tribunal révolutionnaire de Mashhad a condamné à mort les prisonniers pour « baghi » (rébellion armée) en raison de leur appartenance au groupe du parti Al-Furqan et de leur appartenance au Front de solidarité nationale sunnite.
Condamnés à la mort parce qu’ils étaient sunnites
Le groupe Al-Furqan était actif entre 1992 et 1997, lorsque les trois hommes sunnites étaient âgés de 10 à 12 ans.
Ces prisonniers politiques sunnites n’ont pas eu le droit d’avoir un avocat de leur choix lors de leur procès.
Les agents des services du renseignement les ont arrêtés en 2015. Ils les ont maintenus en isolement dans le centre de détention du département du renseignement de Mashhad pendant 10 à 12 mois.
Ils ont passé environ quatre ans dans la prison de Vakilabad à Mashhad.
Iran Human Rights Monitor condamne fermement les exécutions actuelles en Iran. En particulier celles des prisonniers sunnites. IHR appelle les Nations Unies, les organisations internationales des droits humains et l’Union Européenne à agir pour sauver la vie des prisonniers du couloir de la mort.
Source : Iran HRM