CSDHI – Le régime des mollahs iraniens a pendu au moins 27 prisonniers en janvier 2021. Parmi les personnes exécutées, on compte quatre prisonniers politiques, six délinquants toxicomanes, 16 personnes condamnées pour meurtre et un accusé de viol.
Au moins 10 des personnes pendues sont des citoyens baloutches. Ce chiffre n’inclut pas les prisonniers exécutés secrètement. Leur identité ne peut être enregistrée en raison du manque de transparence du régime.
Ces exécutions ont eu lieu dans les prisons d’Ahwaz, Qom, Zahedan, Ardabil, Sanandaj, Qom, Rasht, Mashhad, Meshkinshahr, Zabol, Tabriz, Yazd, Zanjan et Qazvin.
Exécutions pour des accusations à motivation politique
Les autorités iraniennes ont pendu le prisonnier politique baloutche Javid Dehghan. Elles l’ont reconnu coupable d’avoir tué les forces de sécurité iraniennes malgré un appel des Nations Unies pour qu’il soit mis fin à son exécution. Les forces de sécurité ont arrêté Javid Dehghan, 31 ans, en 2015 et condamné à mort par le tribunal de Zahedan sur la base d’aveux extorqués sous la torture.
Ali Matiri, un prisonnier politique de la minorité arabe d’Iran, est mort par pendaison à la prison de Sheiban à Ahwaz le 28 janvier. Le régime l’a condamné à mort pour « moharebeh » et « corruption sur terre » sur la base d’aveux faits sous la torture.
Les agents iraniens ont mis en œuvre la condamnation à mort de deux autres prisonniers politiques baloutches le 3 janvier, dans la prison de Zahedan. Les hommes s’appelaient Hassan Dehvari, 28 ans, et Elias Qalandarzehi, 21 ans. Les autorités judiciaires de la province du Sistan-Baloutchistan ont accusé les prisonniers politiques baloutches de « mesures armées contre la police et de collaboration avec un groupe dissident armé. »
Cependant, la Campagne baloutche, un groupe de défense des droits humains basé aux Etats-Unis, a déclaré que les forces de sécurité ont arrêté Dehvari et Qalandarzehi parce que leurs familles sont membres de groupes dissidents.
Trois autres prisonniers politiques, Hamid Rast Bala, Kabir Saadat Jahani et Mohammad Ali Arayesh, ont été pendus le 31 décembre sous l’accusation de « baghy » (violence contre un dirigeant islamique). Les agents du régime avaient arrêté ces hommes en 2015. Et très rapidement ils les avaient accusés d’être membres du groupe militant sunnite Ansar Al Furqan. Cependant, la justice iranienne n’a jamais pu prouver ces accusations d’un procès équitable et ouvert. Au lieu de cela, les hommes du régime les ont torturés pour leur extirper de faux aveux.
Exécutions pour des délits non violents liés à la drogue
Le régime a pendu deux prisonniers, Farzad Mohammad Noureh et Mehdi Joshani, à la prison de Qom, le 9 janvier. Il les a condamnés sur des accusations liées à la drogue.
Un autre prisonnier condamné pour trafic de drogue, Majid Rigi, est mort le 10 janvier, dans la prison centrale de Zahedan, la capitale de la province du Sistan-Baloutchistan. Le prisonnier baloutche de 37 ans avait passé 10 ans dans le couloir de la mort.
Shamsuddin Soleimani a été pendu le 14 janvier dans la prison de Qazvin. Son arrestation date de 2015. Il avait déclaré à plusieurs reprises que la cargaison qu’il transportait dans sa voiture ne lui appartenait pas et qu’il n’était qu’un chauffeur. Le propriétaire de la drogue a fui l’Iran après l’arrestation de Shamsuddin.
Les agents du régime ont aussi exécuté Anvar Alizehi dans la prison de Zahedan le 19 janvier. Il était détenu à Zahedan depuis deux ans pour des accusations liées à la drogue.
L’exécution d’Abdulrauf Kabdani a eu lieu à la prison de Zahedan le 20 janvier. Kabdani était un habitant de Zabol, dans la province du Sistan-Baloutchistan, condamné à mort pour des délits liés à la drogue.
Le jeudi 28 janvier, à l’aube, un prisonnier baloutche identifié comme Anwar Naroui est mort par pendaison à la prison de Dastgerd à Ispahan. On l’accusait d’infractions liées à la drogue.
Exécutions pour meurtre
Le 18 janvier, les agents du régime ont mis en œuvre l’exécution de Farzad Nasser Jourshari, 36 ans, à la prison de Lakan à Rasht. Il était accusé de meurtre. Le prisonnier avait passé les quatre dernières années en isolement. Il était le père de deux filles, âgées de 7 et 15 ans.
Le 13 janvier à l’aube, un prisonnier de 27 ans accusé de meurtre, Saber Khoshkar, a été pendu dans la prison de Tabriz.
Le 14 janvier, la pendaison de Reza Shirzadeh, accusé de meurtre, a été effectuée dans la prison de Yazd. Le prisonnier de 36 ans, était en prison depuis cinq ans.
Le 13 janvier, les agents du régime ont exécuté Jama Daroozehi dans la prison de Zabul. Il était chauffeur de taxi. Ils l’avaient arrêté en 2017 pour avoir tué un autre chauffeur de taxi lors d’une bagarre.
Un autre Baloutche qui s’appelait Hafez Abdulsattar Anshini est décédé à la prison centrale de Zahedan le 20 janvier. Il a passé huit ans dans le couloir de la mort pour meurtre. Une source proche de l’homme a déclaré qu’Anshini était innocent et qu’une de ses connaissances avait commis le crime. Mais les forces du régime a arrêté Anshini. Puis la justice l’a condamné à mort.
Deux frères, Mehdi et Moharram Feizi, sont morts par pendaison le 13 janvier à la prison d’Ardebil. Mehdi, 32 ans, et Moharram, 40 ans, étaient détenus dans le quartier 5 de la prison d’Ardebil depuis six ans.
Selon d’autres informations iraniennes indique que le régime a exécuté deux autres prisonniers à Meshgin Shahr, Ardebil, le 11 janvier. On ignore leurs noms et les détails.
Le matin du 20 janvier, les condamnations à mort de deux prisonniers masculins ont eu lieu dans la prison centrale de Zahedan. Younes Jamshid Zehi et Shamsuldin Baji Zehi (un ressortissant afghan) avaient tous les deux 33 ans. Les autorités judiciaires les ont condamnés à qisas (châtiment en nature) pour meurtre.
Les autorités iraniennes ont exécuté Mehdi Ali Hosseini, 30 ans, le 25 janvier. Hosseini, un lutteur d’Andimeshk, dans le sud-ouest de l’Iran, était en prison depuis 2015. Le régime a exécuté Hosseini en dépit des appels internationaux pour lui épargner la vie.
Les mollahs ont exécuté un prisonnier identifié comme Fateh Ghaderinia à la prison centrale de Sanandaj le 18 janvier. Ils avaient condamné l’homme de 46 ans à qisas (châtiment en nature) pour meurtre.
Le 27 janvier, le régime a pendu Abbas Ali Hosseini à la prison centrale de Zanjan.
Selon le site web des droits humains Hengaw, le régime a pendu une femme à la prison centrale de Sanandaj le 27 janvier, pour meurtre. On ignore qui est cette femme.
Le 1er janvier, l’agence de presse officielle Rokna, a rapporté l’exécution d’un prisonnier identifié comme « Rostam. » La pendaison de cet ingénieur agricole a eu lieu le 30 décembre dans la prison de Karaj.
Autres cas
Le 23 janvier, un prisonnier qui s’appelait Mohammad Shakoori est mort à la prison centrale de Qom. La justice l’avait accusé de viol. Il se trouvait dans le couloir de la mort depuis plus de trois ans.
Les mollahs doivent suspendre les exécutions
Une fois de plus, Iran Human Rights Monitor réitère son appel au Secrétaire Général des Nations Unies, à la Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits humains, au Conseil des droits humains et à tous les défenseurs des droits humains, ainsi qu’à l’Union européenne et à ses Etats membres, pour qu’ils condamnent les exécutions en cours en Iran. Ils doivent prendre des mesures immédiates pour sauver la vie des prisonniers dans le couloir de la mort.
Source : Iran HRM