CSDHI – Le système judiciaire de la République islamique a annoncé l’exécution publique du manifestant Majidreza Rahnavard à Mashhad, 23 jours seulement après son arrestation. Il s’agit du deuxième manifestant à être exécuté en cinq jours après l’exécution de Mohsen Shekari le 8 décembre.
Iran Human Rights condamne l’exécution publique de Majidreza Rahnavard dans les termes les plus forts possibles et réitère son appel à la communauté internationale pour une action urgente et prévient qu’en l’absence de mesures sérieuses pour dissuader la République islamique d’exécuter des manifestants, nous serons confrontés à des crimes encore plus horribles comme l’exécution massive de prisonniers politiques dans les années 1980.
Le directeur Mahmood Amiry-Moghaddam a déclaré : « L’exécution publique d’un jeune manifestant, 23 jours après son arrestation, est un autre crime grave commis par les dirigeants de la République islamique et une escalade significative du niveau de violence à l’encontre des manifestants ». Majidreza Rahnavard a été condamné à mort sur la base d’aveux obtenus sous la contrainte, à l’issue d’une procédure manifestement injuste et d’un procès spectacle. Ce crime doit avoir de graves conséquences pour la République islamique. Des milliers de manifestants sont détenus et une douzaine de condamnations à mort ont déjà été prononcées. Il existe un risque sérieux d’exécution massive de manifestants. L’exécution, aujourd’hui, doit recevoir une réponse si forte qu’elle dissuade les dirigeants de la République islamique de procéder à d’autres exécutions. »
« Les dirigeants de la République islamique commettent de tels crimes parce qu’ils ont besoin de semer la peur parmi la population et de sauver le régime des protestations nationales. Ils ont déjà commis de graves crimes contre les droits humains par le passé. Dans les années 1980, des milliers de manifestants et d’opposants politiques ont été exécutés. Les auteurs de ces crimes occupent aujourd’hui des postes clés du pouvoir. À moins que le coût politique des exécutions ne soit considérablement augmenté, nous serons confrontés à des exécutions de masse », a-t-il ajouté.
Le système judiciaire de la République islamique a annoncé l’exécution publique du manifestant Majidreza Rahnavard aux premières heures du 12 décembre. Ce manifestant de 23 ans a été arrêté le 19 novembre, deux jours après l’incident présumé, et son procès a eu lieu dix jours plus tard.
Majidreza a été condamné à mort pour les charges de moharebeh (inimitié envers Dieu) pour avoir tué deux personnes et en avoir blessé quatre avec une arme froide (couteau) par le tribunal révolutionnaire de Mashhad présidé par le juge Mansouri. La date à laquelle la sentence a été confirmée par la cour suprême n’est pas claire.
Au moins neuf autres manifestants ont été officiellement condamnés à mort et des dizaines d’autres ont été accusés de crimes passibles de la peine capitale.
L’article 279 du Code pénal islamique (CIP), moharebeh, est défini comme « le fait de menacer avec une arme la vie, la propriété ou la chasteté des gens ou de semer la terreur en créant un climat d’insécurité ». L’article 282 énonce les peines de « peine de mort, crucifixion, amputation de la main droite et de la jambe gauche et bannissement » que le juge a le pouvoir discrétionnaire de choisir en vertu de l’article 283.
Source : IHR