CSDHI – Ce 11 mai sera l’anniversaire de la mort plus que suspecte de l’écrivaine iranienne Ghazaleh (Gazelle) Alizadeh, connue pour son combat en faveur de la liberté en Iran. Il y a une vingtaine d’années, son corps sans vie était retrouvé dans la forêt qui borde la ville de Ramsar, dans le nord du pays.
Née en février 1949, Ghazaleh s’est très vite engagée dans le combat politique. A l’unversité elle s’active aux côtés des étudiants qui prônent l’indépendance de l’Iran et la liberté dans le pays contre la dictature du chah.
Après l’instauration de la dictature religieuse de Khomeiny, et surtout après le 20 juin 1981 qui voit une manifestation pacifique d’un demi million de Téhéranais réprimée dans le sang, Ghazaleh apporte tout son soutien aux résistants.
Les manifestants répondaient à un appel des Moudjahidine du peuple d’Iran contre l’instauration de la tyrannie absolue du Guide suprême. Parce qu’elle prone un islam tolérant, démocrate, l’égalité des femmes et des hommes et la séparation de la religion et de l’Etat, cette organisation musulmane jouit d’une énorme base populaire. Le 20 juin 1981 va donc marquer le début de la terreur avec des centaines d’exécutions au fil des jours qui aboutiront à 120.000 exécutions politiques, dont 30% de femmes. Elle marque aussi le déclenchement de la résistance. Alors que la jeunesse combattante est traquée, arrêtée, horriblement torturée et exécutée, Ghazaleh apporte tout son soutien au mouvement, ouvrant ses portes et d’autres portes à tous ceux et celles qui doivent vivre dans la clandestinité.
C’est ainsi qu’elle entre dans le viseur du régime des mollahs qui la persécute avec violence, d’autant plus qu’elle est une femme et que les mollahs érigent leur pouvoir de la terreur sur la misogynie.
« Les femmes en Iran, disait Ghazaleh, ne plient pas sous la contrainte et l’oppression et cherchent à voler avec les forces indicibles qu’elles récèlent. »
Au moment de la mort de cette femme courageuse et éprise de liberté, les gardiens de la révolution ont attaqué une foire du livre à Téhéran pour confisquer ses livres, notamment La maison des Idris, Nuits de Téhéran et Deux paysages.
Ghazaleh qui était licenciée en sciences politiques de l’université de Téhéran, était passionnée de littérature et de culture iraniennes. Elle n’a jamais abandonné l’espoir de la libération de l’Iran et n’a jamais capitulé devant la dictature.
Salut au courage et à la noblesse de son âme.