CSDHI – Le prisonnier politique kurde du couloir de la mort, Shaker Behrouz, qui a récemment été informé de la confirmation de sa condamnation à mort, a été transféré de sa cellule de la prison centrale d’Oroumieh vers un lieu inconnu. Son transfert a suscité des inquiétudes quant à l’imminence de son exécution.
Iran Human Rights appelle à une action internationale urgente pour empêcher l’exécution de Shaker Behrouz.
Son directeur, Mahmood Amiry-Moghaddam, a déclaré : « La condamnation à mort de Shaker Behrouz, comme beaucoup d’autres, a été prononcée à l’issue d’un procès inéquitable et sur la base d’aveux obtenus sous la torture, ce qui est illégal. » Il a ajouté : « Pour arrêter la machine à exécuter de la République islamique, nous avons besoin d’une réponse plus ferme de la part de la communauté internationale. »
Selon les informations obtenues par Iran Human Rights, le prisonnier politique kurde, Shaker Behrouz, a été transféré de son quartier de la prison centrale d’Oroumieh vers un lieu inconnu ce matin. Shaker a été condamné à une peine de qisas (la loi du Talion) par la branche 1 du tribunal pour mineurs d’Oroumieh présidé par le juge Sheikhloo pour le meurtre d’un pasdaran en 2020. Shaker a été informé que sa sentence avait été confirmée par la branche 31 de la Cour suprême le 25 juin en prison.
Une source informée qui a souhaité rester anonyme a déclaré à Iran Human Rights : « Shaker a rejoint le Parti démocratique du Kurdistan d’Iran (dans la région kurde d’Irak) en 2018. Il est revenu en Iran quelques mois plus tard. Il a été arrêté et détenu pendant 14 jours. Deux mois après sa libération, il a été arrêté par les forces du renseignement en mars 2019. Il a passé un an et neuf mois d’interrogatoires en isolement dans le centre de détention du ministère du renseignement à Oroumieh. Il a subi des chocs électriques à sept reprises, ils lui ont arraché les ongles et lui ont fait subir les tortures les plus horribles. Ils lui ont dit que s’il n’avouait pas le meurtre, ils feraient venir sa famille ici et les membres de sa famille seraient violés devant lui. »
« Pendant les interrogatoires, ils disaient à Shaker qu’il serait mis en permission et libéré s’il avouait le meurtre, mais que s’il ne le faisait pas, sa famille serait violée devant lui et la vidéo serait diffusée partout. Il a été condamné à mort deux fois. La première pour appartenance au Parti démocratique du Kurdistan, qui a été commuée en cinq ans d’emprisonnement, et la seconde pour le meurtre d’un pasdaran, qui a été confirmée à deux reprises », a-t-il ajouté.
Il a conclu : « La famille de Shaker est profondément préoccupée par le fait que sa peine sera exécutée alors qu’il n’avait rien à voir avec le meurtre. Ils ont condamné Shaker sur la base d’accusations fabriquées de toutes pièces. »
Un autre prisonnier politique kurde, Firuz Mousalu, a été secrètement exécuté à la prison centrale d’Oroumieh le 20 juin et enterré en secret par les autorités.
Source : IHR