CSDHI – Le régime totalitaire iranien a condamné un journaliste iranien à 27 mois de prison et à une interdiction de pratiquer le journalisme. Il est accusé d’avoir publié une affaire de crime d’honneur à Kuhdasht, dans l’ouest de l’Iran.
Sina est le premier journaliste à publier un article sur un crime d’honneur
Selon l’agence de presse Human Rights News Agency, le journaliste s’appelle Gholamhossein Ghalandari (Sina), 36 ans. Sina a été le premier à publier la nouvelle concernant le crime d’honneur de Mobina Suri sur sa chaîne Telegram. Mobina, une jeune mariée, a été assassinée par son mari le 30 août à Lorestan, dans l’ouest de l’Iran. Mobina était mariée à un jeune religieux. Un habitant de la région a déclaré que des membres de la famille du mari de Mobina l’ont tuée par suspicion et bigoterie en raison de rumeurs la concernant, elle et un autre garçon. Les forces du régime ont placé son mari en détention. Mais elles l’ont libéré, 11 jours plus tard.
Le tribunal pénal de la branche 102 à Kuhdasht a jugé le journaliste Sina. Il l’a accusé de « publication de mensonges ». Puis, il lui a interdit de pratiquer le journalisme, en plus de la peine de 27 mois de prison.
Aussitôt la nouvelle publiée, les forces de sécurité débarquent à son domicile
« J’avais publié la nouvelle (concernant le crime d’honneur de Mobina) et trois heures plus tard, l’agence de presse officielle Rokna publiait une version irréelle de l’événement. La police de la FATA est arrivée à la maison où je me trouvais et elle nous a menacés. Le procureur m’a réprimandé pour avoir publié cela. Il a demandé à l’assistant du procureur chargé de mon affaire de me punir de telle sorte que je ne publie plus de telles nouvelles », avait déclaré le journaliste avant son arrestation.
Sina a également déclaré qu’il avait eu des saignements gastro-intestinaux lorsqu’il était en détention, mais que les autorités pénitentiaires ne l’avaient pas autorisé à se rendre à l’hôpital et lui avaient donné de mauvais médicaments.
Les enfants mariés sont victimes de crimes d’honneur en raison de mariages forcés effectués alors qu’ils n’ont pas atteint la maturité mentale. Les femmes sont punies pour le « déshonneur » causé à leur famille. Ceux qui commettent des crimes d’honneur sont condamnés à 10 ans de prison ou moins.
Il ne s’agit pas d’un cas isolé de suppression de la liberté d’expression
Le 8 novembre, le pouvoir judiciaire iranien a interdit l’autorisation du journal Kelid qui avait publié un graphique représentant la main du Guide suprême iranien Khamenei traçant le trait de la pauvreté. L’image imprimée sur sa première page montrait un graphique ressemblant à la main de Khamenei traçant une ligne rouge (la ligne de la pauvreté) et les gens en dessous, et un carton de nourriture au-dessus, mentionnant, « Des millions de familles iraniennes sont sous le seuil de la pauvreté ».
Selon l’organisation Reporters sans frontières (RSF), l’Iran figure dans la liste des 20 pires prédateurs numériques de la liberté de la presse en 2020, qui comprend des entreprises et des agences gouvernementales qui utilisent la technologie numérique pour espionner et harceler les journalistes et ainsi mettre en péril la liberté d’accès aux informations.
L’Iran est également classé 173e sur 180 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse 2020 de RSF.
Source : Iran News Wire