CSDHI – Amnesty International a mis en avant plusieurs grandes priorités à débattre et à évaluer concernant les problèmes de droits humains en Iran avant la 49e session du Conseil des droits humains des Nations unies, qui a débuté le 28 février. Ils souhaitent que le Conseil des droits humains « réagisse plus fermement aux problèmes de l’Iran », notamment en « établissant des mécanismes efficaces de surveillance et d’enquête ».
En effet, l’impunité institutionnalisée protège les responsables du régime iranien. Effectivement, ils ne sont pas tenus de rendre des comptes pour les crimes contre l’humanité passés et présents.
« Le Conseil des droits humains ne peut pas continuer à faire comme si de rien n’était si les autorités de ces pays refusent de se conformer aux procédures et processus existants en matière de droits humains et si les conditions continuent à se détériorer », a déclaré Amnesty International.
Amnesty International encourage le Conseil des droits de l’homme des Nations unies à se concentrer davantage sur les violations « systématiques » des droits humains dans ce pays, ainsi que sur l’impunité institutionnalisée qui protège les responsables du régime iranien et les empêche de rendre des comptes pour les crimes contre l’humanité passés et présents.
Pour lutter contre l’impunité, Amnesty International a demandé la mise en place d’un mécanisme indépendant « ayant pour mandat de recueillir, rassembler, préserver et analyser les éléments de preuve en vue d’enquêtes futures et, s’il existe suffisamment d’éléments de preuve recevables, de poursuites judiciaires » en vertu du droit international pour les auteurs des actes odieux commis par l’Iran.
« L’homicide illégal de centaines d’hommes, de femmes et d’enfants non armés, et la commission généralisée de détentions arbitraires, de tortures et de disparitions forcées pendant et après la répression des manifestations nationales de novembre 2019 », a déclaré Amnesty International dans l’une de ses recommandations.
Selon Amnesty International, ces enquêtes devraient inclure les précédents crimes contre l’humanité, comme les massacres de milliers de prisonniers politiques en 1988 et les innombrables disparitions forcées de cette année-là.
Le manque de volonté de la communauté internationale de poursuivre les responsables impliqués dans ces crimes a entraîné des violations systématiques des droits humains en Iran, ainsi qu’une impunité bien ancrée pour les personnes coupables de ces crimes brutaux contre l’humanité. Bien qu’il existe des preuves substantielles de l’implication directe de l’actuel président du régime, Ebrahim Raïssi, dans le massacre de 1988, il n’a jamais été tenu pour responsable.
Des milliers d’Iraniens ont été interrogés en 2021. Et les autorités les ont frauduleusement poursuivis et incarcérés pour avoir exercé pacifiquement leurs droits humains. Des centaines d’entre elles sont toujours injustement emprisonnées à ce jour. Beaucoup sont détenues sur la base d’accusations fallacieuses.
Les manifestations sont régulièrement réprimées par les forces de sécurité loyales au régime, qui ont souvent eu recours à la force meurtrière et à des tirs de fusil à plombs pour réprimer l’opposition. Les forces iraniennes ont utilisé la torture et d’autres formes de mauvais traitements contre les détenus iraniens, y compris le refus des soins médicaux nécessaires. En outre, malgré des informations détaillant les causes et les auteurs de ces actes, de nombreux décès suspects en détention n’ont jamais fait l’objet d’une enquête et restent impunis.
« Les autorités ont continué d’utiliser la peine de mort comme arme de répression politique contre les dissidents, les manifestants et les membres de minorités ethniques, ainsi que pour de prétendus méfaits commis par des mineurs, a déclaré Amnesty International. Les enlèvements et les meurtres de dissidents et de journalistes basés à l’étranger sont également en augmentation. »
Dans son rapport de juillet 2021 à l’Assemblée générale, le rapporteur spécial sur l’Iran a souligné qu’il était important que la communauté internationale demande et aide à ce que les responsables des « graves » violations des droits humains commises par l’Iran rendent des comptes.
La communauté internationale aura l’occasion de répondre ouvertement à l’impunité dont les responsables du régime ont bénéficié au cours des quatre dernières décennies dans son rapport imminent pour cette année. Plus tôt le problème sera reconnu et traité, plus l’Iran sera proche de mettre un terme aux violations des droits de l’homme.
Source : Stop au Fondamentalisme