CSDHI – Selon des informations de Téhéran, un collège de filles aurait été visé par une attaque chimique, alors que les autorités enquêtent sur une série d’empoisonnements qui ont touché des centaines d’écolières au cours des trois derniers mois.
Un objet jeté dans la cour du collège Khayyam a explosé, libérant un gaz toxique, selon des informations datant du 28 février.
Des images diffusées sur les médias sociaux montrent des dizaines d’écolières assises sur le sol, une élève, criant : « Tout le monde meurt ! »
Un nombre inconnu de filles ont souffert de symptômes d’empoisonnement.
Depuis fin novembre, des informations indiquent qu’au moins 352 écoliers, principalement des filles, ont été traités pour des symptômes d’empoisonnement dans la ville centrale de Qom, notamment des nausées, des maux de tête, de la toux, des difficultés respiratoires et des palpitations cardiaques.
Le député Abdul Ali Rahimi Mozafari a déclaré que des incidents similaires avaient eu lieu dans des écoles et collège de filles d’au moins neuf autres villes iraniennes.
Le 26 février, le vice-ministre de la santé, Younes Panahi, a implicitement confirmé que les empoisonnements étaient délibérés, déclarant que « certaines personnes voulaient que toutes les écoles, en particulier les écoles de filles, soient fermées », selon l’agence de presse officielle IRNA.
Il n’a pas donné de détails.
Selon certaines spéculations, des fondamentalistes chiites auraient été impliqués dans ces empoisonnements.
Jusqu’à présent, aucune arrestation n’a été annoncée en rapport avec ces empoisonnements, notamment dans le collège de filles, qui ont suscité l’indignation des familles des élèves concernés.
Le 14 février, elles ont organisé une manifestation devant le bureau du gouverneur à Qom, critiquant les autorités pour ne pas avoir trouvé la cause des empoisonnements et les exhortant à assurer la sécurité de leurs enfants.
Le plus éminent religieux sunnite d’Iran, Molavi Abdolhamid, a dénoncé ce qu’il a appelé des attaques « inhumaines et anti-islamiques » contre l’éducation des femmes et une « vengeance pour leur récent soulèvement ».
Les femmes et les jeunes filles iraniennes ont été à l’avant-garde de plus de cinq mois de manifestations dans tout le pays pour réclamer plus de libertés et de droits pour les femmes.
Les forces de sécurité ont sévèrement réprimé le mouvement de protestation, tuant plus de 520 personnes et en détenant illégalement plus de 19 000, selon les militants. À l’issue de procès partiaux, le pouvoir judiciaire a prononcé des peines sévères, dont la peine de mort, à l’encontre de manifestants. Quatre jeunes hommes ont été exécutés dans un contexte de condamnation internationale.
Source : Iran Wire