ALARABIYA NEWS – Les manifestations hebdomadaires contre les dirigeants religieux iraniens se sont poursuivies dans la province du Sistan-Baloutchistan, dans le sud-est du pays, et des milliers de personnes sont descendues dans les rues vendredi, selon des images circulant sur les médias sociaux.
Des vidéos publiées sur Twitter par Hal Vash, un groupe qui suit l’évolution de la situation dans la province, montrent des manifestants dans la capitale provinciale Zahedan criant des slogans contre les dirigeants théocratiques du pays, notamment le guide suprême Ali Khamenei, et les bassidjis, une branche paramilitaire du Corps des gardiens de la révolution islamique d’Iran (ou les pasdarans) souvent utilisée pour réprimer les manifestations.
Des vidéos diffusées sur Twitter ont également montré des manifestants défilant près de la grande mosquée Makki de Zahedan et chantant en faveur de Molavi Abdolhamid, l’ecclésiastique sunnite le plus connu d’Iran.
Il critique ouvertement le régime depuis que des manifestations nationales ont éclaté en Iran à la suite de la mort de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée en garde à vue le 16 septembre.
L’observatoire des blocages d’Internet NetBlocks a fait état d’une « perturbation significative » de la connectivité Internet à Zahedan. « Cet incident s’inscrit dans le cadre d’une série de coupures de réseau visant les manifestations organisées pendant les prières du vendredi », a indiqué l’observatoire sur son compte Twitter.
Les manifestations déclenchées par la mort d’Amini se sont largement apaisées en raison de la répression meurtrière exercée par les autorités. Elles se sont toutefois poursuivies au Sistan-Baloutchistan, où elles ont eu lieu chaque semaine après la prière du vendredi.
Le Sistan-Baloutchistan, qui borde le Pakistan, est l’une des régions les plus pauvres d’Iran et est principalement peuplé de Baloutches sunnites, une minorité dans un Iran majoritairement chiite. Les groupes de défense des droits de l’homme affirment qu’ils sont victimes de discrimination et de répression depuis des décennies.
Une vidéo montre des manifestants scandant « Les religieux doivent disparaître », en référence aux chefs religieux du pays.
Mme Amini est décédée après avoir été arrêtée par la police des mœurs à Téhéran pour avoir prétendument enfreint les règles vestimentaires très strictes imposées aux femmes dans le pays. Sa mort a déclenché des mois de manifestations qui se sont rapidement transformées en appels au renversement de la République islamique.
Selon les groupes de défense des droits de l’homme, des centaines de personnes ont été tuées par les forces de sécurité au cours des manifestations dans tout l’Iran, le Sistan-Balouchistan ayant enregistré le plus grand nombre de morts.