CSDHI – Le 15 juin 2023, une manifestation pacifique contre le port obligatoire du hijab a pris une tournure violente à l’université d’art de Téhéran, faisant plusieurs blessés graves.
Une cinquantaine d’étudiants de l’université d’art de Téhéran se sont rassemblés sur le campus Bagh-e Melli de l’université à 17 heures pour exprimer leur opposition au port obligatoire du Maghna’eh, un tissu noir couvrant la tête, le front, le menton et la poitrine des étudiantes.
Malgré les menaces imminentes du service de sécurité de l’université et la présence d’agents en civil autour du campus, les étudiantes ont courageusement tenu bon, s’engageant dans un sit-in de protestation. À la tombée de la nuit, Hamzeh Borzouii, le chef du département de la sécurité, a encore aggravé les tensions en menaçant d’autoriser les agents en civil à pénétrer sur le campus.
Vers 2h30 du matin, le jeudi 15 juin, Borzouii a lancé une attaque violente et non provoquée contre les étudiants qui manifestaient. L’agression a fait de nombreux blessés, plusieurs étudiants se trouvant actuellement dans un état critique.
Le Conseil national des étudiants a confirmé qu’en dépit des menaces et des pressions exercées par le service de sécurité, les étudiants se trouvent toujours à l’intérieur de l’université et ne sont pas autorisés à la quitter.
Les agents du service de sécurité ont ajouté au calvaire des étudiants en limitant l’accès aux installations de base telles que les toilettes et l’eau potable. Simultanément, les agents en civil ont empêché la livraison de nourriture et d’eau aux étudiants protestataires, les barricadant essentiellement dans l’enceinte de l’université.
Ce rapport fait suite aux manifestations nationales contre le hijab obligatoire en 2022, qui ont conduit à une pression accrue sur les universités pour qu’elles appliquent ce code vestimentaire strict.
Le non-respect du hijab obligatoire ou la participation à toute forme de protestation entraînent souvent des sanctions sévères, y compris l’expulsion et la suspension.
Cette affaire met en lumière l’ampleur de ces pressions, les étudiants risquant de voir leur carrière universitaire prendre fin pour avoir exprimé leur opposition au code vestimentaire obligatoire.
Source : Stop au Fondamentalisme