CSDHI – Le 30 septembre 2022 restera à jamais gravé dans la mémoire de l’Iran comme le « vendredi sanglant de Zahedan », l’horrible massacre au cours duquel les forces de sécurité du régime ont pris pour cible le peuple baloutche appauvri.
Cette atrocité établit un parallèle effrayant avec le « vendredi noir » du 8 septembre 1978, au cours duquel un dictateur monarchique avait tenté d’écraser un soulèvement.
Le guide suprême Ali Khamenei, croyant pouvoir étouffer la révolte nationale en s’attaquant à ses éléments les plus vulnérables, a ordonné un assaut brutal contre les citoyens baloutches, qui réclamaient la justice et l’égalité. Les forces de sécurité, aidées par des tireurs d’élite postés sur les toits et des unités paramilitaires, ont répondu par la violence, entraînant la mort de 120 personnes, dont quatre femmes et 17 enfants. Trois cents autres personnes ont été blessées.
Au lieu d’exprimer des remords ou de l’empathie, Khamenei a envoyé une délégation 40 jours après le massacre du « vendredi sanglant » pour réprimer les voix de mécontentement qui s’élevaient. Ce représentant a félicité les responsables du massacre, alimentant ainsi leurs convictions.
Ajoutant aux profondes blessures, les forces de sécurité ont orchestré un autre bain de sang à Khash le 4 novembre 2022, tuant 18 personnes, dont deux enfants. Ces massacres avaient pour but d’intimider et de réprimer les citoyens baloutches. Cependant, ils n’ont fait que renforcer le soulèvement, le « vendredi sanglant de Zahedan » devenant une tradition hebdomadaire de protestation et de défi.
Les Iraniens de tout le pays, se souvenant du quarantième jour du massacre du « vendredi sanglant », le 9 novembre 2022, ont exprimé leur solidarité avec le Baloutchistan. Des manifestations contre le régime ont eu lieu dans de nombreuses villes, et des étudiants de grandes universités ont exprimé leurs protestations. Cette unité nationale a contré la propagande du régime, qui a malicieusement dépeint les soulèvements du Baloutchistan et du Kurdistan comme des mouvements « séparatistes ».
La réponse des Baloutches, « De Zahedan à Téhéran, je sacrifie ma vie pour l’Iran », a mis en évidence les liens profonds et les sentiments partagés de la population iranienne.
Les séquelles du « vendredi sanglant » sont toujours aussi évidentes au Baloutchistan. Les enfants, victimes de privations systémiques, cherchent encore des réponses, se demandant pourquoi leurs proches ont été massacrés après la prière. De nombreux ménages ont perdu leur principal soutien de famille et de nombreux survivants mènent aujourd’hui une vie d’invalidité.
Les martyrs sont devenus des icônes poignantes de la répression et de la résistance, représentant l’esprit de la ferveur révolutionnaire. Les récits de « Hasti Narui », 7 ans, tragiquement martyrisé par un obus de gaz lacrymogène, et de « Khodanur Lejai », qui symbolise l’esprit indomptable du peuple iranien, sont particulièrement emblématiques.
Source : Stop Fundamentalism