CSDHI – Un ancien député écossais, ainsi que les familles de cinq prisonniers politiques exécutés en Iran, ont officiellement demandé à la police du pays à arrêter le président iranien Ebrahim Raïssi s’il se rend à Glasgow pour assister à un sommet sur le changement climatique.
Les militants des droits humains ne veulent pas de Raïssi en Ecosse
Le journal The Times of London a rapporté vendredi 8 octobre que l’ancien député écossais Struan Stevenson, ainsi que par un certain nombre de militants des droits humains, de victimes de tortures ou de parents de personnes exécutées en Iran ont signé la pétition. Ils ont remis la pétition à la police écossaise, afin qu’elle arrête Ebrahim Raïssi s’il se rend à Glasgow.
À la suite de cet événement, le porte-parole du ministère iranien des affaires étrangères a annoncé lundi que, malgré les informations précédentes, le président du régime iranien Ebrahim Raïssi ne participera pas à la prochaine conférence des Nations unies sur le changement climatique en Écosse.
Interdire Raïssi à la Conférence de l’ONU sur le changement climatique
La 26e conférence des parties des Nations unies sur le changement climatique (COP26) doit se tenir du 1er au 12 novembre à Glasgow, en Écosse. Mais lors d’une conférence de presse du régime, le porte-parole du ministère iranien des affaires étrangères, Saeed Khatibzadeh, a annoncé que M. Raïssi ne serait pas présent. Il a ajouté qu’il n’avait jamais été prévu qu’il se rende en Écosse.
Ironiquement, en juin, les propres médias du régime avaient largement diffusé l’information selon laquelle Raïssi était invité à participer à la conférence, donnant l’impression qu’il y prendrait part.
L’Iran n’étant pas membre de l’Accord de Paris sur le climat, la présence de Raïssi n’est pas nécessaire, mais cela aurait été l’occasion pour lui d’asseoir son profil de nouveau président du régime en posant pour des photos et en rencontrant certains des plus grands dirigeants du monde.
La vérité que Khatibzadeh a ignoré dans ses remarques, ce sont les efforts déployés par la résistance iranienne pour que Raïssi réponde de ses crimes contre l’humanité.
C’est tout ce qu’il représente est abjecte
En raison des violations brutales des droits humains commises par Raïssi, les Iraniens en exil ont organisé des manifestations dans le monde entier ces dernières semaines. Au cours de l’été 1988, Raïssi fut l’un des principaux responsables de l’exécution massive de plus de 30 000 prisonniers politiques. Il était alors juge de la « commission de la mort » chargée de soumettre les prisonniers à des procès d’une minute et de les envoyer à la potence s’ils refusaient de dénoncer leur affiliation au MEK.
Une conférence de la Résistance iranienne s’est tenue cet été. A cette occasion, plusieurs experts juridiques et universitaires ont affirmé qu’il fallait classer le massacre de 1988, comme un acte de génocide. Et que des tribunaux pénaux internationaux devaient juger ses auteurs en conséquence.
Les militants des droits humains demandent une enquête impartiale sur le massacre de 1988
Des organisations de défense des droits humains et des rapporteurs des Nations unies ont demandé une enquête impartiale sur le massacre de 1988. D’anciens prisonniers politiques et des familles de victimes ont témoigné devant les tribunaux du rôle joué par Raïssi et d’autres responsables du régime dans la torture et l’exécution brutales de dissidents dans les prisons iraniennes.
La décision de Raïssi de ne pas se rendre à Glasgow est peut-être dans son intérêt. En effet, il existe une plainte officielle, déposée auprès des autorités écossaises. Elle réclame son arrestation s’il mettait un jour les pieds en Écosse. Parmi les plaignants à l’origine de cette plainte figurent l’ancien député européen écossais Struan Stevenson et le militant des droits humains Tahar Boumedra. S’ajoutent à eux de nombreux témoins du massacre de 1988 et les familles des victimes.
Raïssi, empêtré dans ses propres crimes
Tout cela a fait peser un lourd fardeau sur le président du régime nouvellement assermenté. Il se trouve maintenant empêtré dans ses propres crimes. En septembre, Raïssi a annulé son voyage à New York pour l’Assemblée générale annuelle des Nations unies.
Le régime n’a apporté aucune explication officielle pour l’annulation du voyage. A la place, Raïssi a envoyé un message préenregistré. Les médias officiels iraniens ont émis l’hypothèse que le régime craignait que les expatriés iraniens ne mettent en danger la sécurité de Raïssi.
La nomination de M. Raisi a coûté cher au régime. Son passé sanglant – qui symbolise quatre décennies de règne des mollahs – le suit partout où il va.
Source : Iran Focus (site anglais)