CSDHI – Hamid Noury, un ancien fonctionnaire pénitentiaire iranien, impliqué dans le massacre de 30 000 prisonniers politiques en 1988 en Iran, a été entendu à la barre lors de son procès devant un tribunal suédois pour livrer son propre témoignage ce mardi. Avec des propos très contradictoires, Noury a montré sa véritable nature criminelle.
Hamid Noury a été arrêté en Suède en 2019 lors d’une visite dans le pays. Après près de deux ans d’enquête, son procès a débuté en août 2021. Il doit durer jusqu’en avril 2022. Jusqu’à présent, son procès a donné lieu à des témoignages déchirants de survivants du massacre de 1988. Sur les 30 000 prisonniers, assassinés au cours de l’été 1988, la majorité étaient des membres et des sympathisants du groupe de la Résistance iranienne, l’Organisation des moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI/MEK).
Le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) a déclaré : « Hamid Noury était un responsable de la prison au moment du massacre de la prison de Gohardahst. Il était connu des prisonniers sous le nom de Hamid Abbasi. Noury avait initialement déclaré qu’il avait été confondu avec quelqu’un d’autre. Mais lors de l’audience de mardi, il a reconnu son identité ».
Au début de son témoignage, Hamid Noury a fait l’éloge de certains criminels du régime iranien, notamment l’ancien guide suprême Ruhollah Khomeini, l’actuel président Ebrahim Raïssi et les responsables Assadollah Lajevardi et Qassem Soleimani.
Raïssi a joué un rôle majeur lors du massacre de 1988 en tant que l’un des quatre responsables affectés à la « Commission de la mort » de Téhéran. Il s’agissait d’un groupe de juges qui condamnait les prisonniers à mort. Raïssi a accédé au poste de président cette année lorsqu’il a été choisi par le guide suprême du régime, Ali Khamenei, au cours d’un simulacre d’élection que la plupart des Iraniens ont boycotté.
En parlant de Qassem Soleimani, l’ancien commandant de la Force Qods des pasdarans (IRGC), connu pour ses crimes dans tout le Moyen-Orient, Noury a déclaré que lorsque l’un des témoins du procès a qualifié Soleimani de criminel, il a eu l’impression que le monde allait se briser sur sa tête.
Le CNRI a déclaré : « Après que Noury ait fini de faire l’éloge des criminels, il a commencé à attaquer le MEK, en reprenant les allégations du régime iranien contre son principal groupe d’opposition démocratique. »
Il a affirmé que personne en Iran ne connaît le MEK par leur nom et qu’ils utilisent plutôt le terme « Monafeghin » qui est un terme péjoratif utilisé uniquement par le régime pour désigner le MEK.
Lors de son témoignage, Noury a tenté désespérément de minimiser son implication dans le massacre de 1988 et de nier qu’il se trouvait à la prison de Gohardasht à l’époque. Cependant, il a admis qu’il avait joué un rôle dans certains des crimes commis par le régime à la fin des années 1970 et au début des années 1980. Il a confirmé avoir participé à l’oppression de la minorité ethnique kurde en 1979, et a reconnu avoir demandé à travailler dans l’administration pénitentiaire.
Se décrivant lui-même dans son rôle d’agent pénitentiaire, il a affirmé de manière narcissique qu’il était un « gardien attentionné » qui « aimait les prisonniers » et « répondait à leurs demandes ». C’est loin d’être la vérité car de nombreux témoins qui ont déjà témoigné au procès l’ont décrit comme un » tortionnaire sadique » qui harcelait les prisonniers.
Le CNRI a déclaré : « Mojtaba Akhgar, un ancien prisonnier politique, est l’un des prisonniers que Hamid Noury a personnellement torturé. Selon Akhgar, Noury et son patron Mohammad Moghiseh, également connu sous le nom de Nasserian, l’ont torturé des semaines après le massacre de 1988. »
Naserian et Hamid Noury ont convoqué Akhgar et d’autres prisonniers dans la cour de la prison, les ont attachés à des lits métalliques et les ont fouettés jusqu’à ce qu’ils soient gravement blessés.
Noury a déclaré qu’en 1991, il s’était retiré du travail en prison pour créer une entreprise de gravier et de sable. Il nie l’existence de la prison de Gohardasht et affirme que le massacre de 1988 n’a jamais eu lieu, le qualifiant de « pièce ridicule ». Il a également affirmé qu’il était en congé durant l’été 1988, mais de nombreux prisonniers l’ont vu dans la prison et l’ont vu transporter d’autres prisonniers à la « Commission de la mort » et, plus tard, les conduire à la potence.
Le CNRI a déclaré : « Les déclarations controversées de Noury témoignent de son incapacité à défendre son cas. Noury est l’un des responsables du régime impliqués dans le massacre de 1988. Les autres criminels et les principales personnalités comme Raïssi devraient être poursuivis et tenus pour responsables de leur rôle dans le massacre de 1988, car leur rôle dans ce crime contre l’humanité est bien documenté. »
Source : INU