CSDHI 2 mars 2018- M. Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères, devrait se rendre en Iran, lundi 5 mars, pour faire savoir la position française aux autorités du régime iranien, en ce qui concerne le programme balistique et les interventions qui menacent les voisins de l’Iran.
Alors que la théocratie iranienne réprime sans retenu les manifestations pacifiques des Iraniens et des milliers de manifestants ont été emprisonnées ces deux derniers mois, une telle visite nous semble très déplacée. A moins que le ministre qui a été, à juste titre, direct et sans détour en ce qui concerne les questions géopolitiques, profite de sa présence à Téhéran pour signifier publiquement au régime iranien qu’il n’est pas tolérable que celui-ci persécute violemment sa propre population et que les droits de manifester et la liberté d’expression devraient être respectés.
Pour cela, il y a un signe qui ne trompe pas : la libération de tous les détenus emprisonnés pendant et suite aux manifestations ainsi que les prisonniers politiques qui purgent des peines injustes et dont plusieurs sont en grève de la faim comme Mme Golrokh Iraï et M. Soheil Arabi. Leurs vies sont en danger.
Nous appelons tout particulièrement M. Le Drian à exprimer une condamnation publique lors de ce voyage de la mort en détention et sous la torture de 13 jeunes iraniens : Sina Ghanbari (22 ans), Syed Chahb Abtahi (20 ans), Vahid Heydari, Sarou Ghahremani (24 ans), Kianouche Zandi (26 ans), Mohsen Adel, Mohammad Nassiri, Aria Rouzbehi Babadi, Ali Pouladi, Hossein Qaderi, Farzad Chagani, Gholam-Reza Mohammadi et Taleb Basativani, depuis les récentes arrestations. Pour masquer son crime, le régime prétend que la plupart se sont suicidés en prison !
L’inquiétude de la France ne peut se limiter au sort des pays de la région victimes des ingérences du régime iranien, mais ce grand pays devrait également s’inquiéter du sort des Iraniens victimes d’une théocratie illégitime et cruelle à l’intérieur de l’Iran. C’est du moins ce qu’attendent des millions d’Iraniens et d’Iraniennes qui ne veulent plus supporter une dictature religieuse intégriste et corrompue.
Comité de Soutien aux Droits de l’Homme en Iran (CSDHI)