Le Dr. Javad Ahmadi, au Camp d’Achraf : «M. Mowaffagh al-Roba’i, conseiller irakien à la sécurité nationale, a personnellement donné cet ordre inhumain qui interdit l’entrée des médecins dans le camp d’Achraf pour traiter nos patients. »
Le Comité international de la Croix-Rouge : « Le CICR continue à suivre la situation des résidents d'Achraf, et nous sommes en contact avec toutes les autorités du camp dans ce domaine. »
Reportage de Radio Free Europe, diffusé en persan (radio Farda) le 4 avril :
L'organisation des Moudjahidine du peuple d'Iran (OMPI) dit qu'il y a de nombreux malades à Achraf, dont une femme atteinte d’un cancer qui doit être opérée d’urgence.
Le Dr. Javad Ahmadi, un spécialiste du Camp d’Achraf, s’exprime sur ce point : « C'est le gouvernement irakien et M. Mowaffagh al-Roba’i, le conseiller à la sécurité nationale, qui a donné personnellement cet ordre inhumain, sur la base duquel les médecins ont été interdits d’entrer au camp d’Achraf pour y soigner nos patients. »
Radio Farda : Pourquoi ne pas transférer les patients à l'extérieur du camp, par exemple dans un hôpital de Bagdad ?
Dr. Javad Ahmadi : Quand il s'agit d’envoyer nos patients à l'extérieur d’Achraf pour un traitement et les guérir, nous sommes confrontés à des restrictions et à des problèmes de menaces terroristes. Pour illustrer ces menaces, on peut citer deux de nos frères enlevés par des éléments affiliés au régime de la République islamique, et nous ne disposons d'aucune information sur eux. C'est pourquoi nous ne pouvons pas envoyer nos patients pour un traitement à l'extérieur du camp. »
Radio Farda : Comment vous êtes-vous fournis en médicaments à ce jour ?
Le Dr. Javad Ahmadi : Ces dernières années, nous n'avons obtenu aucun type de médicaments du ministère irakien de la Santé, ce qui signifie que si nous parvenons à trouver des médicaments, nous devons les payer pour cela, parfois de 20 à 30 fois le prix régulier. Nous sommes confrontés à de nombreux problèmes. Récemment, ils ont même empêché l'entrée de médicaments à Achraf. Est-il acceptable pour moi d'être forcés de voir les patients cancéreux et ceux dans un état critique nécessitant des soins urgents et des opérations, perdre la vie sous mes yeux ?
Radio Farda : Avez-vous contacté des organisations humanitaires internationales comme Médecins Sans Frontières ?
Le Dr. Javad Ahmadi : Le problème c’est que le gouvernement irakien a complètement interdit l'entrée de toutes les délégations étrangères et internationales à Achraf.
À cet égard, une malade d’Achraf, qui souffre d’un cancer, a été interrogée par Radio Farda :
Fatemeh Alizadeh : « Je m'appelle Fatemeh Alizadeh. Il y a quelques mois, on m’a diagnostiqué un cancer, et j'ai été soignée par un médecin irakien. On m’a surveillée en permanence pour empêcher le cancer de se développer. J'avais une opération prévue le vendredi 3 avril, et tous les préparatifs nécessaires avaient été faits. Malheureusement, ils n’ont pas été autorisés à entrer [à Achraf]. »
En réponse à la question «Avez-vous de quoi atténuer la douleur », Mme Alizadeh a déclaré qu’à cause de son cancer, les médicaments pour contrôler la douleur sont inefficaces, avant d’ajouter : «Il s'agit d'un cancer, et il doit être traitée par une intervention chirurgicale et de la chimiothérapie. »
Nous avons demandé à une porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge à Amman quelles étaient les mesures que le CICR pouvait prendre pour faciliter l’entrée des médecins et des médicaments à Achraf :
« Le CICR continue à suivre la situation des résidents d'Achraf et nous sommes en contact avec toutes les autorités du camp à cet égard. Nous continuerons d'être en contact étroit avec eux en ce qui concerne la situation des résidents du camp », a-t-elle dit.
La porte-parole du CICR a ajouté que cette organisation internationale ne peut fournir directement de ressources médicales. Dans ces circonstances, l’état et le sort des patients à Achraf restent incertains.