CSDHI- Trois journalistes iraniennes emprisonnées ont reçu le Prix mondial de la liberté de la presse Guillermo Cano de l’UNESCO » pour leur engagement en faveur de la vérité et de la responsabilité. «
Les lauréates du Prix mondial de la liberté de la presse UNESCO/Guillermo Cano 2023 sont Niloofar Hamedi et Elaheh Mohammadi, incarcérées depuis sept mois pour avoir couvert les événements entourant la mort de Mahsa Amini en garde à vue.
La mort d’Amini en septembre 2022 a déclenché des mois de manifestations dans tout l’Iran pour réclamer des changements économiques, sociaux et politiques fondamentaux.
Le troisième lauréat est Narges Mohammadi, qui travaille depuis des années comme journaliste et critique depuis longtemps les politiques répressives du gouvernement et les violations des droits de l’homme en Iran. Elle purge une peine de prison de longue durée.
« Nous sommes déterminés à honorer le travail courageux des femmes journalistes iraniennes dont les reportages ont conduit à une révolution historique menée par les femmes », a déclaré Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO.
« Elles ont payé un lourd tribut pour leur engagement à rapporter et à transmettre la vérité. C’est pourquoi nous sommes déterminés à leur rendre hommage et à faire en sorte que leurs voix continuent de résonner dans le monde entier jusqu’à ce qu’elles soient libres et en sécurité.
Fin avril, le pouvoir judiciaire iranien a annoncé que M. Hamedi, journaliste au quotidien Shargh Daily, basé à Téhéran, et M. Mohammadi, du quotidien Hammihan, avaient été inculpés pour « collaboration avec le gouvernement américain hostile, collusion contre la sécurité nationale et participation à des activités de propagande » contre le régime.
Mme Mohammadi a été détenue et emprisonnée à plusieurs reprises par les autorités et purge actuellement une peine de 16 ans d’emprisonnement à la prison d’Evin, à Téhéran.
Dans une déclaration lue par son mari Taghi Rahmani dans un clip vidéo publié sur son compte Instagram, Mme Mohammadi a réaffirmé qu’elle ne participerait à aucune procédure judiciaire, affirmant qu’elle ne reconnaissait pas le « régime autoritaire, religieux et misogyne » de l’Iran.
« La répression violente des journalistes, des membres de la presse, des défenseurs des droits de l’homme et des universités, ainsi que la suppression de la société civile et de ses institutions […] ont mis en péril la liberté d’expression en Iran », a-t-elle ajouté.
Les autorités iraniennes ont sévèrement réprimé le mouvement de protestation mené par les femmes, tuant plus de 520 personnes lors de manifestations et en détenant illégalement plus de 20 000, selon les activistes. À l’issue de procès partiaux, le pouvoir judiciaire a prononcé des peines sévères, y compris la peine de mort, à l’encontre des manifestants.
Selon le Comité pour la protection des journalistes, basé à New York, au moins 95 journalistes ont été arrêtés depuis le début des manifestations antigouvernementales.
Source : Iran Wire