CSDHI – Maryam Akbari Monfared, une prisonnière politique, est confrontée à des pressions extrêmes en prison ces dernières semaines, en Iran.
Elle est la première survivante du massacre de 1988 qui poursuit la justice pour la mort des membres de sa famille qui sont morts pendant l’exécution massive. Suite à son dépôt de plainte officielle auprès de la magistrature du régime iranien pour une enquête sur les événements de 1988, Maryam a été privée de visites de sa famille et a été détenue au secret.
Plusieurs prisonniers politiques dans la prison de Gohardasht à Téhéran ont écrit une lettre ouverte condamnant la pression à laquelle elle fait face. Leur lettre, publiée en partie sur le site Internet du Conseil National de la résistance de l’Iran (CNRI), condamne les «pressions psychologiques et les menaces» contre Maryam et critique les actes de torture subis par elle et sa famille.
Ils ont dit : «Nous, soussignés, du quartier 12 de la prison de Gohardasht à Karaj sympathisons avec Maryam Akbari Monfared et soutenons le procès intenté par les familles des martyrs du massacre de 1988. Nous appelons l’attention de la communauté internationale et des organisations de défense des droits de l’homme, en particulier la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les droits de l’homme en Iran, Mme Asma Jahangir, sur la pression exercée sur ces familles par le régime.
Les familles des martyrs et prisonniers politiques de l’organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI), les partisans l’OMPI, à Téhéran, Shahrekord, Tabriz et Mashhad, ont également exprimé leur soutien à Maryam. Dans leurs déclarations, ils ont dit : « Nous, un groupe de familles des martyrs de l’OMPI des années 1980 à Mashhad, déclarons notre soutien à la prisonnière politique Maryam Akbari Monfared. Sa demande de justice et de procès pour les victimes du massacre de prisonniers politiques en 1988 est aussi notre demande et notre réclamation. Nous, les familles des martyrs de l’OMPI à Mashhad, demandons la libération immédiate et inconditionnelle de Maryam Akbari Monfared et appelons tous les organismes et militants internationaux des droits de l’homme et tous les peuples épris de liberté dans le monde entier à nous soutenir dans nos demandes légitimes de libération de tous Les prisonniers politiques en particulier Maryam Akbari Monfared ».
Dans sa lettre de plainte au procureur général de Téhéran, Maryam a écrit : « Mon frère Abdolreza et ma sœur Roqieh ont été exécutés à une date inconnue pendant l’été 1988. Ils ont tous deux été jugés par le tribunal révolutionnaire et condamnés à des peines de prison. Ils ont été privés de leur droit de disposer d’un avocat pour les représenter. Abdolreza a été arrêté alors qu’il n’avait que 17 ans pour avoir vendu la publication de Mojahed (affiliée à l’Organisation des Moudjahidines du Peuple d’Iran – OMPI). Il a été condamné à trois ans d’emprisonnement en 1980, mais les autorités ont refusé de le libérer après avoir purgé sa peine d’emprisonnement jusqu’à son exécution en 1988. Lors d’un mémorial pour mon autre frère Alireza, exécuté le 19 septembre 1981, les forces de sécurité ont attaqué et arrêté ma mère et ma soeur, Roqieh. Ma sœur qui avait une petite fille a été condamnée à huit ans de prison. Au cours de l’été 1988, elle a été exécutée alors qu’elle devait encore purger une autre année de prison.
Elle a ajouté : « La majorité des juristes estiment que si une personne innocente est exécutée faute de conscience ou d’un manquement du juge, une enquête doit être menée pour déterminer si l’exécution de l’innocent était intentionnelle ».
Amnesty International a appelé les autorités iraniennes à libérer immédiatement Maryam, et sans conditions. Elle a déclaré que son refus de recevoir des soins médicaux était inacceptable et équivalait à de la torture.
Source : Stop au fondamentalisme