CSDHI – Au cours de l’été 1988, une fatwa a été émise. Pour les prisonniers politiques, cela signifiait affronter les Commissions de la mort formées dans au moins 70 villes.
Le 6 septembre, le Conseil National de la Résistance iranienne a rapporté les propos de Mohammad Mohadessine, président de la commission des Affaires étrangères, disant que : «Selon les renseignements obtenus par l’Organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI ), la plupart des institutions du régime iranien sont gérées par les auteurs du massacre des 30 000 prisonniers politiques en 1988. Nous avons réussi à obtenir des informations sur 59 des plus hauts responsables de ce massacre, dont les noms étaient restés secrets pendant près de trois décennies. Ils occupent actuellement des postes clés au sein des différentes institutions du régime. Ces individus étaient des membres des «commissions de la mort » à Téhéran et dans 10 autres provinces iraniennes. Une enquête se poursuit afin de découvrir l’identité des autres criminels ».
Ces « commissions de la mort » étaient composées d’un juge religieux et d’un procureur, qui ont été nommés par le Conseil supérieur de la magistrature qui était à l’époque dirigé par Abdul-Karim Mousavi Ar-Debili, ainsi qu’un représentant du ministère des renseignements. En outre, le procureur et les directeurs adjoints des prisons ont eu des rôles dans l’exécution de la fatwa et ont coopéré avec les « commissions de la mort » de Khomeiny. Seuls les membres de la Commission de la mort à Téhéran étaient connus, puisque Khomeini les a directement nommés.
Un fichier audio a vu le jour, il y a quelques semaines, lors d’une rencontre entre Hossein-Ali Mon-tazeri, qui était l’héritier de Khomeiny à l’époque, et les membres de la Commission de la mort. Cet enregistrement permet de mesurer les dimensions du massacre de 1988, et a déclenché une tempête dans la société iranienne. Montazeri critique la portée et la rapidité avec laquelle les 30 000 prisonniers politiques, dont certains âgés de 14 ou 15 ans au moment de leur arrestation, ont été exécutés et enterrés secrètement dans des fosses communes.
Les identités des 789 mineurs et 62 femmes enceintes qui ont été exécutés sont inclus sur une liste partielle des martyrs, ainsi que 410 familles qui ont perdu trois membres de leur famille ou plus pendant le massacre. Seule une partie des noms des personnes exécutées a pu être collectée jusqu’à présent.
Cinquante-neuf personnes ont été identifiées comme étant impliquées dans le massacre des prisonniers politiques en 1988, dont beaucoup sont encore en fonction au sein du gouvernement. Le Guide suprême, Ali Khamenei, qui a été le président et le décideur clé. On dit que Khamenei a travaillé avec Khomeini, avec Ali-Akbar Hachemi Rafsandjani, qui est maintenant le président du Conseil du Discernement de l’Etat, pour lancer le massacre. En 1988, Rafsandjani était président du Majlis (Parlement) et commandant adjoint des forces armées. l’ancien héritier de Khomeini Hossein-Ali Montazeri a déclaré dans une lettre que Khomeini a demandé des conseils sur ses décisions dangereuses à ces deux seules personnes. Ali Fallahian, actuellement membre du Conseil de discernement de l’État, a été le ministre adjoint des renseignements qui plus tard est devenu le ministre des Renseignements. Gholam-Hossein Mohseni-Ejei, membre du Conseil du Discernement de l’État, était le représentant juridique au sein du ministère des renseignements pendant le massacre. Majid Ansar, membre du Conseil du Discernement de l’Etat, était le chef de l’organisation étatique des prisons.
Six membres de l’Assemblée des experts, chargée de sélectionner le successeur du Guide suprême, car ils sont la plus haute instance de décision du régime, ont eu un rôle dans le massacre. Ce sont Ali-Akbar Hashemi Rafsanjani, Ebrahim Raïssi, Mohammad Reyshahri, Morteza Moqtadaee, Zeinolabedin Qorbani Lahiji et Abbas-Ali Soleimani.
Le corps judiciaire contient sa part de fonctionnaires responsables du massacre. En plus du ministre de la Justice, nous avons identifié 12 responsables de la magistrature qui étaient impliqués dans le massacre. Ce sont Mostafa Pour-Mohammadi, le ministre de la Justice dans le cabinet de Hassan Rouhani, Hossein-Ali Nayyeri, le chef de la Cour suprême disciplinaire pour les juges, Gholam-Hossein Mohseni-Ejei, le premier chef adjoint et porte-parole du pouvoir judiciaire, Ali Mobasheri, un juge de la Cour suprême, Ali Razini, adjoint aux affaires juridiques et au développement judiciaire au sein de la magistrature, Gholam-Reza Khalaf Rezai-Zare’e, un juge de la Cour suprême, et Allah Verdi Moqaddasi-Far, un haut membre du pouvoir judiciaire.
Les responsables à la présidence et dans les organes administratifs comprennent Majid Ansari, le vice-président pour les affaires juridiques de l’Iran, Mohammad Esmeil Shushtari, Seyyed Alireza Avaei ‘, Ali Abdollahi Ali-Abadi, et le général Ahmad Nourian.
Les institutions financières clés sont gérées et contrôlées par la plupart des auteurs du massacre de 1988. La tête du conglomérat Astan Qods Razavi (dans la province du Khorasan ) et son adjoint, la fondation de dotation Shah-Abdol-Azim dans le sud de Téhéran, et Nasser Ashuri Qal’e Roudkhan, directeur général de la Compagnie d’investissement Atieh Damavand.
Source : Stop au fondamentalisme