CSDHI – « Une fois de plus l’été se termine et comme ces 28 dernières années, la chaleur brulante du mois d’aout pour les familles de 30.000 prisonniers politiques, roses rouges aux pétales arrachés en 1988 en Iran, est encore plus mordante. »
L’homme qui parle, Ehsan Gharaï, a perdu son père, exécuté cet été-là par les mollahs en Iran.
Il s’exprimait lors d’une conférence des associations iraniennes de toute l’Europe qui s’étaient réunies le 3 septembre à Auvers-sur-Oise, au siège du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) afin de rejoindre la campagne pour la justice en faveur des victimes du massacre de 30.000 prisonniers politiques de 1988 en Iran. Des personnalités comme le gouverneur américain Ed Rendell, Bernard Kouchner, le juriste Tahar Boumedra et le politicien britannique Struan Stevenson entouraient Maryam Radjavi, la dirigeante de l’opposition iranienne qui a lancé ce mouvement pour la justice.
Il poursuit : « 30.000 passionnés de la liberté qui ont tout donné pour elle et qui ont forgé une légende. Ils avaient juré d’apporter le printemps en Iran. Ils avaient foi dans le fait qu’on ne peut empêcher le printemps d’arriver ni aux tulipes de pousser.
Le tyran pensait, lui, qu’à coups de haches, de poignards et de flèches on peut combattre le printemps. C’est comme ça qu’il a pendu par grappes entières les passionnés de la liberté, croyant pouvoir effacer des esprits l’idée même de la liberté.
Mirage ! Illusions!
Je m’appelle Ehsan Gharaï, le fils de Mehdi Gharaï.
Je venais à peine de naitre et je n’ai eu que 10 jours pour connaitre mon père. Les gardiens de la révolution ont arrêté mon père, qui était professeur, en raison d’un appel téléphonique. C’est que sous les mollahs, un appel téléphonique est considéré comme la « guerre contre Dieu » et passible de châtiment. Il a été condamné à 5 ans de prison.
Durant deux ans, chaque semaine ma mère nous emmenait à la prison, ma sœur et moi pour voir notre père derrière la vitre du parloir glacé. Au bout de deux ans, ces parloirs ont été arrêtés.
Ma mère, dans une tristesse profonde, me disait que mon père était parti chez le Bon Dieu, et moi je ne savais pas ce que ça voulait dire. Et c’est pourquoi dans mon enfance j’ai tellement cherché la maison du Bon Dieu.
Mon père a été exécuté dans le massacre des prisonniers politiques de l’été 1988 en Iran. »