CSDHI – Une militant politique et anciennement députée réformiste, Faezeh Hashemi, va être confrontée à un nouveau procès en avril 2017 sur des accusations non déclarées, a dit une source bien informée au Centre pour les Droits de l’Homme en Iran (CHRI). La branche 1060 du tribunal de Téhéran pour les fonctionnaires du gouvernement avait déjà condamné la fille de l’ancien président, Akbar Hashemi Rafsanjani, à six mois de prison pour « propagation de mensonges », « trouble de l’opinion publique » et « propagande contre l’État », le 17 mars.
La branche 15 du tribunal révolutionnaire de Téhéran se réunira le 16 avril pour le procès d’Hashemi sur les accusations portées contre elle par les Pasdarans et le procureur de Téhéran, Abbas Jafari Dowlatabadi. Ces accusations n’ont pas été rendues publiques, selon la source du CHRI.
La source a ajouté que Hashemi n’a pas pu être présente à son procès qui s’est tenu au sein de la branche 1060 du tribunal de Téhéran pour les employés du gouvernement.
« Mme. Hashemi a été convoquée au tribunal exactement cinq jours après le décès de son père, M. Hashemi Rafsanjani (le 8 janvier 2017), et elle n’était pas mentalement préparée à étudier le dossier de l’affaire », a déclaré la source. « Elle a demandé à la branche 1060 présidée par le juge Farshid Dehghani de reporter le procès, mais il a refusé ».
« Une importante objection à son affaire dans la section 1060 était que, sur la base de la définition juridique des crimes politiques approuvés par le Parlement, elle devait être jugée devant un tribunal en présence d’un jury », a déclaré la source à CHRI. « Mais cela ne s’est pas produit ».
« En fait, le procureur adjoint Mme Zahra Fattahi a agi comme juge et jury dans le procès, ce qui est absolument contre la loi », a ajouté la source.
« Il y avait aussi d’autres problèmes », a poursuivi la source. « Ni Mme Hashemi ni son avocat n’ont été informés sur ce qu’elle avait spécifiquement fait de mal. Au lieu de cela, les Pasdarans ont mis sur écoute ses classes (elle enseignait la politique) et ont produit un CD de ses conférences et l’ont accusé de traîner l’Etat dans la boue. Cependant, au cours du procès, le CD n’a pas été partagé avec la défense parce qu’il aurait saboté la couverture des Pasdarans ».
Le 16 novembre 2016, Mizan, l’agence de presse officielle du pouvoir judiciaire, a accusé Hashemi de calomnier le pouvoir judiciaire lors d’une interview avec la chaîne de télévision en ligne Dorr, sur laquelle elle a répété des questions précédemment posées sur les fonds publics déposés sur les comptes personnels du juge Sadegh Larijani.
L’interview a été publiée sur YouTube le 19 novembre.
Hashemi a servi au Parlement de 1996 à 2000 en tant que représentant réformiste de Téhéran et a publié Zan, le premier journal pour les femmes iraniennes, en 1998 jusqu’à ce qu’il soit interdit un an plus tard.
Elle a été emprisonnée pendant six mois entre septembre 2012 et mars 2013 pour « propagande contre l’État » et a été interdite d’activités politiques et médiatiques pendant cinq ans en raison de son soutien envers les manifestations pacifiques contre les résultats contestés de l’élection présidentielle de 2009 en Iran.
En mars 2016, un membre important du pouvoir judiciaire a promis de punir Hashemi pour avoir rencontré un dirigeant de la communauté persécutée des bahaïs et des militants des droits civils.
Source : Le Centre pour les droits de l’homme en Iran