CSDHI – À l’heure où nous écrivons ces lignes, les médias officiels ou les autorités iraniennes n’ont pas signalé l’exécution de Maryam Karimi.
La loi des mollahs fait d’une fille le bourreau de sa propre mère
Les mollahs iraniens ont condamné à la loi de qisas (la loi du Talion), Maryam (Massoumeh) Karimi, pour le meurtre de son mari. La mise en œuvre de la sentence a eu lieu à la prison centrale de Racht. En effet, les proches de la victime ont refusé de lui pardonner ou d’accepter la diya (le prix du sang) à la place du châtiment. Selon des sources informées, en tant que plus proche parente, « sa fille a exécuté sa mère. »
Iran Human Rights condamne cette exécution et demande l’abrogation des peines de rétribution cruelles et inhumaines : « Les lois de la République islamique font d’une jeune fille dont le père a été tué lorsqu’elle était enfant, le bourreau de sa propre mère. La République islamique est le principal promoteur de la violence dans la société iranienne actuelle. »
Selon Iran Human Rights (IHR), une femme condamnée pour homicide est morte par pendaison à la prison centrale de Rasht aux premières heures du 13 mars. Il s’agissait de Maryam (Massoumeh) Karimi.
Elle a tué avec l’aide de son père son mari qui la violentait
Maryam Karimi était accusée d’avoir tué son mari avec l’aide de son père, Ebrahimi Karimi. Le 22 février, IHR a signalé que les autorités les avaient transférés en isolement en vue de leur exécution après s’être vus une dernière fois. Les autorités ont retardé l’exécution du père pour des raisons inconnues. Seule la sentence de Maryam a été exécutée hier.
Des sources informées ont précédemment déclaré à IHR : « Ils ont tué son mari qui était abusif, physiquement violent. Il ne voulait pas consentir à un divorce. Le père, qui n’avait aucun autre moyen de sauver sa fille, l’a aidée à le tuer. »
« Après avoir procédé à l’exécution de Maryam, ils ont amené son père, Ebrahim Karimi, voir le cadavre de sa fille pendu à la corde. Mais pour des raisons inconnues, ils ne l’ont pas exécuté. Les agents devraient le renvoyer au service général dans les deux prochains jours », ont déclaré des sources informées à IHR.
Selon toute vraisemblance, c’est sa fille qui a exécuté la sentence
Selon ces sources, « la fille de Maryam avait 6 ans lorsque le meurtre a eu lieu. C’est la famille de son père qui l’a prise en charge. Pendant les 13 dernières années, ils lui avaient dit que ses deux parents étaient morts. Mais ils ont dû lui dire la vérité quelques semaines avant l’exécution pour la préparer psychologiquement. »
Dans les affaires de meurtre où l’accusé est condamné à la loi de qisas, le « plus proche parent » du plaignant ou de la victime doit être présent sur le lieu de l’exécution. La loi iranienne considère la loi de qisas comme le droit du plaignant. Par conséquent, les membres de la famille de la victime du meurtre sont encouragés à procéder eux-mêmes à l’exécution.
La loi de qisas est d’une cruauté et violence sans nom
En plus de qualifier la peine de mort d’inhumaine, IHR a déjà demandé l’abrogation de la loi inhumaine de qisas (la loi du Talion). Effectivement, faire porter la responsabilité de l’exécution sur les épaules du plaignant favorise la violence et la cruauté.
En outre, le régime ne fait aucune distinction juridique entre le meurtre et l’homicide involontaire. Qu’il soit volontaire ou involontaire en Iran. Ainsi, le régime condamne à mort les personnes inculpées de « meurtre avec préméditation », quelles que soient l’intention et les circonstances.
Le régime exécute un autre prisonnier : Nasser Valizadeh
Le régime des mollahs iraniens a exécuté un homme condamné à qisas (la loi du Talion), le 14 mars dernier. La justice l’a accusé de meurtre et les autorités carcérales l’ont pendu à la prison centrale d’Oroumieh.
Le prisonnier pendu s’appelait Nasser Valizadeh. Il était âgé de 32 ans et il était originaire de Bukan.
Quelques jours plus tôt, les agents carcéraux ont transféré Nasser Valizadeh en isolement en vue de son exécution depuis les quartiers 1 et 2 de la prison centrale d’Oroumieh.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, les médias nationaux ou les autorités iraniennes n’ont pas signalé l’exécution de Nasser Valizadeh.
Source : IHR