CSDHI – Le dimanche 1er mai 2022, pour la Journée internationale des travailleurs, des milliers d’enseignants sont descendus dans la rue dans au moins 55 villes de 21 provinces iraniennes. Les enseignants et les retraités se sont rassemblés devant les départements locaux de l’éducation malgré de sévères mesures de répression et de sécurité fondées sur un avis préalable.
Un jour avant la Journée internationale des travailleurs, les forces de sécurité avaient pris d’assaut les domiciles des militants dans plusieurs villes, dont Téhéran, Saqqez, Ahwaz, etc., les avaient arrêtés et avaient saisi leurs biens tels que des ordinateurs portables, des téléphones cellulaires et des biens électroniques. Cependant, les enseignants n’ont pas cédé aux intimidations et ils ont organisé des manifestations.
« Les prisonniers politiques doivent être libérés », « Les enseignants emprisonnés doivent être libérés », « La prison n’est pas un endroit pour les enseignants, l’Iran n’est pas un endroit pour les oppresseurs », ont scandé les enseignants dans plusieurs villes, exprimant leur colère face aux mesures oppressives du régime.
« Raïssi l’analphabète, c’est le dernier avertissement, le mouvement des enseignants est prêt à se révolter » et « Raïssi le menteur, qu’est-il arrivé à tes promesses vides », ont lancé les manifestants à l’adresse du président du régime Ebrahim Raïssi, lui reprochant des déclarations fausses et erronées. Raïssi est tristement célèbre comme le boucher de Téhéran pour son rôle dans le massacre des prisonniers politiques en 1988.
« Les travailleurs, les enseignants doivent s’unir », « Les étudiants, les enseignants doivent s’unir », « Notre ennemi est ici (l’État), ils mentent en disant que c’est l’Amérique », « Si un seul détournement de fonds (en référence au pillage soutenu par l’État) est empêché, nos problèmes seront résolus », ont scandé les enseignants, lors de cette Journée internationale des travailleurs, exprimant leur indignation contre la corruption systématique et appelant les différentes couches à les soutenir.
« En raison de l’atmosphère sécuritaire et de la présence importante de forces de sécurité en civil, les enseignants épris de liberté à Téhéran ont organisé un rassemblement dans le parc et les zones adjacentes au ministère de l’Éducation », a déclaré la coalition d’opposition iranienne Conseil national de la résistance iranienne (CNRI).
« Depuis hier, les autorités ont convoqué ou détenu une quarantaine d’enseignants à travers le pays », a affirmé un représentant des enseignants lors d’un rassemblement dans un parc. « [Nous ne serions jamais descendus dans la rue si nous avions peur de vous] et nous faisons notre possible jusqu’à l’obtention de nos revendications indéniables. »
« Les prisonniers politiques doivent être libérés. Les enseignants emprisonnés doivent être libérés », ont scandé les manifestants.
A l’occasion de la Journée internationale des travailleurs, « les enseignants ont manifesté devant les départements de l’éducation d’autres villes, notamment Arak, Kermanshah, Qazvin, Chiraz, Ahwaz, Bushehr, Saqez, Nourabad Fars, Homayoun Shahr, Tabriz, Karaj, Aligudarz, Yazd, Isfahan, Harsin, Khorramabad, Yasuj, Langarud, Dehdasht, Delfan, Rasht, Shooshtar, Marivan, Dehgolan, Islamabad Gharb, Gachsaran, Shahreza, Pol Dokhtar, Ardabil, Kamyaran, Lahijan, Izeh, Qom, Masjed Soleyman, Mahshahr, Sanandaj, Boroujerd, Qazvin, Khorrambid Fars, Torbat Heydariyeh, Tonekabon, Qir et Kazeroun, Mamasani, Oroumieh, Neyshabur, Bojnourd et Khorrambid », ajoute le communiqué du CNRI.
« Dans leur déclaration du 1er mai, les enseignants ont affirmé que les enseignants et les travailleurs iraniens ont été privés de leurs droits universels fondamentaux, notamment de salaires supérieurs au seuil de pauvreté, de soins de santé, de sécurité sociale et du droit de se réunir et de manifester », a écrit le site officiel de l’opposition iranienne Mojahedin-e Khalq (MEK). « Jusqu’à présent, le régime a soit ignoré les supplications des enseignants, soit répondu par la force et la répression. »
D’autres informations indiquent que différentes catégories de personnes ont rejoint les manifestations des enseignants, montrant leur solidarité avec leur lutte légitime. Dans plusieurs villes, les travailleurs, les retraités et les bénéficiaires de pensions de l’Organisation de la sécurité sociale se sont tenus aux côtés des courageux enseignants.
La présidente élue du CNRI, Maryam Radjavi, a salué les courageux manifestants qui ont crié pour leurs droits indéniables le 1er mai. « Les enseignants, les travailleurs et les retraités iraniens sont descendus dans les rues du pays à l’occasion de la Fête du travail. Ils ont appelé à l’unité et crié : « La place des enseignants n’est pas en prison, la place des tyrans n’est pas en Iran », a déclaré Mme Radjavi.
« Le peuple iranien et la résistance balayeront les mollahs oppresseurs et criminels et rendront l’Iran libre et prospère dans l’unité et la solidarité. »
Source : INU