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Iran : L’ONU doit agir de toute urgence après que les autorités ont tué illégalement huit manifestants en moins de 24 heures

Last Updated: 28 octobre 2022By Tags:

Amnesty International – En réponse aux homicides illégaux d’au moins huit manifestants perpétrés depuis la nuit dernière par les forces de sécurité iraniennes qui ont de nouveau ouvert le feu sur des personnes en deuil et des manifestants dans au moins quatre provinces, et dans le prolongement des appels internationaux croissants en faveur d’un mécanisme des Nations unies sur l’Iran, Heba Morayef, directrice du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International, a déclaré :

« L‘utilisation irréfléchie et illégale par les autorités iraniennes d’armes à feu contre des manifestants, y compris de balles réelles, révèle une fois de plus le coût tragiquement élevé de l’inaction internationale. Tous les États membres du Conseil des droits de l’homme des Nations unies doivent prendre des mesures décisives dès maintenant et convoquer immédiatement une session spéciale sur l’Iran afin d’éviter de nouvelles pertes de vies humaines. L’absence d’action décisive ne fera qu’enhardir les autorités iraniennes à poursuivre la répression contre les personnes en deuil et les manifestants qui se rassembleront dans les prochains jours lors des commémorations marquant le 40e jour depuis les premiers décès de manifestants après le début de la répression meurtrière à la mi-septembre. « 

L’absence d’action décisive ne fera qu’enhardir les autorités iraniennes à poursuivre la répression contre les personnes en deuil et les manifestants

Heba Morayef, Amnesty International

 » Le Conseil des droits humains des Nations unies doit faire comprendre aux autorités iraniennes que leurs crimes au regard du droit international ne resteront pas sans enquête – ou impunis – en mettant en place un mécanisme indépendant d’établissement de rapports et d’obligation de rendre des comptes sur l’Iran. Le fait qu’un tel mécanisme n’ait toujours pas été mis en place, malgré les nombreux assassinats illégaux de manifestants depuis les manifestations nationales de décembre 2017-janvier 2018, montre à quel point ces tragédies brutales en Iran semblent s’être normalisées. Il est grand temps que la communauté internationale entende les cris de justice des familles des victimes et des défenseurs des droits humains. »

Contexte

Les 26 et 27 octobre 2022, les forces de sécurité iraniennes ont intensifié leur recours à la force illégale – notamment en tirant des armes à feu à balles réelles, des boulettes de métal et des gaz lacrymogènes – contre des manifestants et des personnes en deuil qui s’étaient rassemblés dans les provinces du Kurdistan, de l’Azerbaïdjan occidental, de Kermanshah et du Lorestan.

Le 26 octobre, des milliers de personnes se sont rassemblées à Saqqez, dans la province du Kurdistan, pour marquer le 40e jour après la mort en détention de Mahsa (Zhina) Amini, le 16 septembre. Les forces de sécurité ont tiré des boulettes de métal et des gaz lacrymogènes pour disperser la foule, blessant plusieurs personnes.

Les forces de sécurité iraniennes ont également utilisé illégalement des armes à feu contre des manifestants aujourd’hui à Mahabad, dans la province de l’Azerbaïdjan occidental, où des milliers de personnes s’étaient rassemblées pour protester contre le meurtre d’Esmail Moloudi, un manifestant abattu dans la ville par les forces de sécurité le 27 octobre 2022. En conséquence, une femme, Kobra Sheikheh, et deux hommes, Zaniar Aboubekri et Shahou Khezri, ont été tués.

Dans la soirée du 26 octobre 2022, les forces de sécurité ont tué Mohammad Shariati et Afshin Asham à Sanandaj, dans la province du Kurdistan, et à Ghasreshirin, dans la province de Kermanshah, respectivement, lors de manifestations.

Au moins deux manifestants ont également été tués ce jour à Baneh, dans la province du Kurdistan. Amnesty International cherche à vérifier leurs noms.

Hier, des experts des Nations unies, dont le rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en Iran, ont appelé le Conseil des droits de l’homme à agir de toute urgence, notamment en créant un mécanisme international sur l’Iran lors d’une session spéciale. Le ministre allemand des affaires étrangères s’est également prononcé en faveur d’un mécanisme indépendant des Nations unies sur l’Iran.

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