CSDHI – En réaction spectaculaire aux exécutions, vendredi matin, des manifestants détenus Saleh Mirhashemi, Majid Kazemi et Saeed Yaqoubi, des Iraniens indignés ont envahi les rues de plusieurs villes, déclenchant de vastes manifestations contre la République islamique.
Téhéran, la capitale du pays, a été le théâtre de puissantes manifestations, les manifestants s’étant rassemblés en divers endroits, notamment dans la rue Sattar Khan, à Téhéran Pars et dans la ville d’Ekbatan.
Selon les médias sociaux, le rassemblement de la rue Sattar Khan a éclaté après qu’une femme a été accostée en raison de sa tenue vestimentaire, ce qui a entraîné des affrontements entre les citoyens et l’instigateur de la manifestation.
Des vidéos circulant sur les médias sociaux montrent des manifestants passionnés scandant des slogans fervents, tels que « Mort à Khamenei le Zahak », en référence à un roi mythique qui aurait nourri des serpents sortant de ses épaules avec le cerveau de jeunes gens, et « Si nous ne restons pas unis, nous périrons un par un ».
Ispahan, la ville où les exécutions ont eu lieu, a également été le théâtre d’intenses protestations. Les manifestants ont scandé « Mort au dictateur » et « Mort à Khamenei » pour condamner les actions du régime.
D’autres images de Gohardasht et de Karaj montrent des citoyens se rassemblant contre « la pauvreté, la corruption, les prix élevés ; nous les renverserons ». Ces vidéos reflètent la frustration croissante et les demandes de changement du peuple iranien.
Des informations et des vidéos ont également fait état de l’acte courageux consistant à scander des slogans contre le guide suprême Ali Khamenei dans les maisons des hommes exécutés.
Cette manifestation audacieuse de dissidence illustre une fois de plus les griefs profondément ancrés et l’opposition généralisée au gouvernement.
La dernière vague de protestations a été provoquée lorsque les forces de sécurité de la République islamique ont enterré clandestinement Saleh Mirhashemi, Majid Kazemi et Saeed Yaqoubi dans trois lieux distincts non divulgués de la province d’Ispahan, en les tenant délibérément éloignés les uns des autres.
Le site web du pouvoir judiciaire a annoncé que Majid Kazemi, 30 ans, Saleh Mirhashemi, 36 ans, et Saeed Yaqoubi, 37 ans, avaient été exécutés à l’aube du 19 mai dans la prison de Dastgerd, dans la ville centrale d’Ispahan.
Les autorités iraniennes ont durement réprimé les manifestations nationales qui durent depuis des mois et qui ont été déclenchées par la mort, en septembre, de Mahsa Amini, 22 ans, alors qu’elle était en garde à vue.
Plus de 520 personnes ont été tuées lors des manifestations et plus de 20 000 autres ont été détenues illégalement, selon les militants. À l’issue de procès partiaux, le pouvoir judiciaire a prononcé des condamnations sévères, y compris la peine de mort, à l’encontre de manifestants.
Les manifestations se sont calmées ces dernières semaines, mais il y a encore des actes sporadiques de défiance, notamment le refus d’un nombre croissant de femmes de porter le couvre-chef obligatoire dans les lieux publics.
Source : Iran Wire