CSDHI – Le régime iranien recourt depuis longtemps à la prise d’otages pour atteindre ses objectifs politiques. Cette tactique inquiétante consiste à détenir illégalement des individus, souvent des ressortissants étrangers, afin d’obtenir des concessions de la part d’autres pays ou de faire avancer son propre agenda sur la scène internationale. Cet article fait la lumière sur l’histoire de la diplomatie iranienne de la prise d’otages, sur les motivations qui sous-tendent de telles actions et sur la réponse internationale à cette pratique déplorable.
L’histoire de la diplomatie de la prise d’otages
Le régime iranien pratique la diplomatie de la prise d’otages depuis des décennies, avec des incidents notables qui ont attiré l’attention de la communauté internationale. L’un des cas les plus tristement célèbres est la prise de l’ambassade des États-Unis à Téhéran en 1979, lorsque des militants iraniens ont retenu 52 diplomates et citoyens américains en otage pendant 444 jours. Cet acte d’agression a violé le droit international et a clairement montré la volonté du régime iranien d’utiliser les otages comme monnaie d’échange.
Depuis lors, le régime a continué à utiliser la prise d’otages comme outil diplomatique, en ciblant des individus de différents pays. L’expression « diplomatie de la prise d’otages » est souvent utilisée pour décrire la politique étrangère du régime.
Ces dernières années, des personnes ayant la double nationalité, des journalistes et des militants des droits de l’homme ont été arrêtés par les autorités du régime sur la base d’accusations douteuses. Ces arrestations sont motivées par des considérations politiques et visent à faire taire les dissidents et à obtenir des concessions de la part des pays d’origine des détenus.
Le régime a également montré qu’il n’hésitait pas à exécuter des citoyens européens. Des citoyens de la plupart des nationalités européennes ont été victimes du marchandage criminel du régime. Des citoyens suédois, britanniques et français figurent parmi les otages.
Mais même en dehors de l’Iran, les Européens ayant une double nationalité peuvent être en danger. Pour les otages politiques, le régime iranien est prêt à procéder à des enlèvements extraterritoriaux.
Un citoyen suédo-iranien, Habib Farajollah Chaab, a récemment été exécuté après avoir été kidnappé en Irak. Il avait été condamné à mort pour terrorisme.
Selon un rapport d’Amnesty International publié aujourd’hui, 576 personnes ont été exécutées en Iran l’année dernière. Les accusations les plus courantes sont celles, vagues, de menace pour la sécurité nationale.
Le régime a condamné le travailleur humanitaire belge Olivier Vandecasteele à 40 ans de prison et l’utilise maintenant comme monnaie d’échange dans les négociations sur la libération d’Assadollah Assadi, le diplomate terroriste du régime, qui a été condamné en Belgique pour la tentative d’attentat terroriste contre le grand rassemblement de l’opposition iranienne en 2018 à Villepinte, en France.
Le régime iranien n’a aucun respect pour le droit et les normes internationales. L’otage français Benjamin Brière n’a pas bénéficié de juges impartiaux. Il n’a pas eu le droit de se défendre, n’a pas eu accès aux éléments de l’acte d’accusation et n’a pas pu préparer et présenter sa défense devant les juges du Tribunal révolutionnaire.
Motivations derrière la diplomatie de la prise d’otages
Le recours à la diplomatie de la prise d’otages par le régime iranien est motivé par plusieurs raisons. L’une des principales est de projeter sa puissance et d’intimider ses adversaires. En ciblant des ressortissants étrangers, le régime cherche à faire comprendre qu’il est capable d’exercer un contrôle sur des individus d’autres pays et qu’il est prêt à les utiliser comme des pions pour promouvoir ses intérêts.
Une autre motivation est de gagner du poids dans les négociations ou d’obtenir des concessions de la part d’autres pays. Le régime a exigé à plusieurs reprises la libération de ses propres ressortissants, principalement des « diplomates » impliqués dans des actions terroristes ou des activités illégales soutenant les projets malveillants du régime. Cette tactique vise à exercer une pression sur les autres pays et à obtenir des résultats favorables aux objectifs du régime. Malheureusement, cette diplomatie de la prise d’otages fonctionne, car l’Europe continue de négocier.
En outre, la diplomatie de la prise d’otages permet au régime iranien de détourner l’attention de ses problèmes internes et de consolider son soutien intérieur. En se présentant comme un défenseur des intérêts nationaux et en adoptant une position ferme à l’égard de ses ennemis présumés, le régime cherche à rallier sa population autour d’une cause commune et à détourner l’attention des défis ou des critiques internes.
Réaction internationale et conséquences
La diplomatie iranienne de prise d’otages a été largement condamnée par la communauté internationale. Les gouvernements, les organisations de défense des droits de l’homme et les dirigeants du monde entier n’ont cessé de dénoncer les actions de l’Iran comme des violations du droit international et des droits de l’homme fondamentaux. Des sanctions et des pressions diplomatiques ont été imposées au régime pour décourager ce comportement, bien que l’efficacité de ces mesures reste discutable.
En janvier dernier, les députés européens ont voté une décision visant à inscrire les gardiens de la révolution du régime (les pasdarans) sur la liste européenne des organisations terroristes, décision qui n’a finalement pas été mise en œuvre. « Il s’agit d’une décision qui ne peut être prise sans un tribunal. Une décision de justice est nécessaire », a déclaré Josep Borrell, commissaire européen aux affaires étrangères, en janvier. Ces réactions sont considérées comme inefficaces et inadéquates, même par les politiciens du cercle de l’Union européenne.
Le Parlement européen a demandé de nouvelles sanctions contre les pasdarans iraniens, qui ont été classés comme organisation terroriste, ce qui n’a toujours pas été fait. Cette pratique incite dangereusement le régime à perpétrer ces crimes avec encore plus de brutalité.
Conclusion
La diplomatie de la prise d’otages du régime iranien est une tactique inquiétante qui sape les normes internationales, viole les droits de l’homme et pose des défis importants à la sécurité mondiale. L’exploitation d’individus comme monnaie d’échange met en évidence la volonté du régime iranien d’employer des moyens contraires à l’éthique pour atteindre ses objectifs. La communauté internationale doit prendre des mesures sévères et sanctionner enfin les gardiens de la révolution du régime et tous les fonctionnaires impliqués dans les violations des droits de l’homme.
Source : Iran News Update (INU)