CSDHI – L’un après l’autre, les responsables iraniens reconnaissent que leurs forces de sécurité ont abattu et tué des innocents (des passants, comme ils se donnent le mot pour les qualifier) lors de la répression sanglante des récentes manifestations.
Le 6 décembre 2019, lors de la prière du vendredi dans la ville d’Asalam, au nord de l’Iran, Mohammad Javad Bagheri, l’imam de la prière du vendredi et représentant du Guide suprême, a qualifié les manifestants de « voyous » et a avoué que « tant de gens » ont été abattus et tués lors des manifestations et que nombre de ceux qui ont été tués étaient seulement des « passants ».
« Au cours des dernières semaines, vous avez été témoin du chaos et de l’anarchie qui ont été créés sous le prétexte d’une hausse des prix de l’essence, nous souffrons toujours des conséquences de cet événement, voyez combien de personnes ont perdu la vie à cause de cela, eh bien, vous voyez, au milieu des combats, aucun cookie n’a été distribué, il y aurait des coups de feu et des balles, et même si vous êtiez impartial et spectateur, mais que vous alliez sur les lieux, il est possible qu’une de ces balles vous ait frappée, comme cela a été le cas pour beaucoup de personnes qui ont été tuées, beaucoup d’entre eux étaient peut-être des passants. Quelqu’un me disait que pendant son hospitalisation dans un hôpital de Téhéran, il y avait une infirmière qui se tenait près de la fenêtre de la pièce pour filmer la rue à l’extérieur et elle a été touchée par une balle au milieu du front. » a déclaré Bagheri dans la prière du vendredi.
Alors que le représentant du Guide suprême Ali Khamenei, avoue que « tant » de passants ont été tués, le mardi 3 décembre 2019, les responsables du régime ont reconnu que les forces de sécurité avaient utilisé des armes à feu pour réprimer les manifestations. La télévision officielle a déclaré mardi que certains des manifestants tués lors de la répression étaient des « émeutiers qui avaient attaqué des centres sensibles ou militaires avec des armes à feu » et a décrit comment les forces armées avaient « avec habilité et vigilance » riposté contre des « groupes hostiles ».
Le 6 décembre 2019, Michelle Bachelet, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits humains, a publié une déclaration affirmant qu’elle était alarmée par « le manque de transparence continue concernant les victimes et le traitement des milliers de détenus » utilisé lors des récentes manifestations en Iran. Elle a déclaré que le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits humains avait des preuves vidéo montrant que les forces de sécurité du régime iranien avaient « tiré pour tuer » des manifestants lors de la dernière vague de manifestations en Iran.
Amnesty International a indiqué que le nombre de personnes soupçonnées d’avoir été tuées lors des manifestations en Iran est passé à au moins 208, selon des informations crédibles reçues par l’organisation. Le chiffre réel est probablement plus élevé.
« Ce nombre alarmant de morts est une preuve supplémentaire que les forces de sécurité iraniennes ont commis une horrible vague de tueries qui a fait au moins 208 morts en moins d’une semaine. Ce nombre de morts choquant montre le mépris honteux des autorités iraniennes pour la vie humaine », a déclaré Philip Luther, directeur de la recherche et du plaidoyer pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International.
Lors d’un point de presse mercredi, le représentant spécial du département d’État américain pour l’Iran, Brian Hook, a déclaré que le régime iranien « aurait pu assassiner plus de 1 000 citoyens iraniens », lors de récentes manifestations.
Le principal groupe d’opposition iranien, l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI / MEK), a publié les noms de 350 personnes tuées par les forces de sécurité du régime lors des manifestations.
L’OMPI Iran a également annoncé que le nombre de manifestants tués par le régime dépasse les 1000, avec plusieurs enfants et mineurs qui font partie des victimes.
Dans une déclaration publiée vendredi 6 décembre 2019, par le Secrétariat du Conseil national de la résistance d’Iran (CNRI), « Mme Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), a salué les martyrs héroïques du soulèvement et a appelé le Conseil de sécurité des Nations Unies, l’Union européenne et ses États membres à condamner cet horrible massacre commis par le régime iranien et de prendre des mesures urgentes pour mettre fin à ce crime contre l’humanité et obtenir la libération de toutes les personnes arrêtées. »
Source : Iran Focus