CSDHI – Davoudi est le huitième avocat des droits humains emprisonné en Iran au cours des six derniers mois.
Nous sommes sans nouvelles d’Amirsalar Davoudi, avocat et défenseur des droits civils, depuis son arrestation par les agents de sécurité du pouvoir judiciaire, le 20 novembre 2018, a indiqué une source proche de lui au Centre pour les droits de l’homme en Iran (CDHI), le 28 novembre.
Davoudi est le huitième avocat des droits de l’homme à être envoyé en prison en Iran depuis les six derniers mois.
« On ne sait pas où il est détenu, mais il est probablement dans le quartier 24 de la prison d’Evine, parce qu’il a été arrêté par la branche de sécurité du pouvoir judiciaire », a déclaré la source qui a requis l’anonymat par peur des représailles des forces de l’ordre pour avoir parlé à un média étranger.
Les agents de sécurité ont également perquisitionné le domicile et le bureau de Davoudi et ont emporté certains de ses effets personnels. Il avait déjà été interrogé à plusieurs reprises et il avait été menacé de ne pas informer le public de cas politiquement sensibles, a ajouté la source.
L’avocat de 27 ans a défendu de nombreux défenseurs des droits humains devant les tribunaux iraniens et dirige un canal Telegram pour les avocats iraniens, « Without Retouch », qui traite des droits civils. Le canal n’a pas été mis à jour depuis le 21 novembre.
Davoudi est le quatrième avocat de la défense connu actuellement emprisonné en Iran pour avoir exercé ses fonctions juridiques.
Trois autres avocats emprisonnés – Nasrin Sotoudeh, Arash Keykhosravi et Ghasem Sholeh Sa’di – ont tous été emprisonnés au printemps et au cours de l’été 2018.
Payam Derafshan et Farrokh Forouzan, deux autres avocats emprisonnés cette année, ont été libérés sous caution.
En plus d’arrêter des avocats de la défense, le pouvoir judiciaire iranien a publié une liste de 20 avocats agréés par l’État que les détenus accusés de « délits contre la sécurité nationale » – type d’inculpation généralement lancé à l’encontre des militants et des dissidents – doivent choisir comme défenseurs.
Les conséquences de cette agression contre la profession d’avocat en Iran sont désastreuses pour les avocats et leurs clients : les avocats sont envoyés en prison pour avoir défendu leurs clients et ceux qu’ils représenteraient sont détenus pendant de longues périodes sans inculpation, souvent contraints de faire de fausses déclarations lors des interrogatoires, jugés lors de brefs procès où les procédures judiciaires ne sont pas conformes aux normes internationales, et envoyés en prison pour une durée pouvant aller jusqu’à 10 ans, par des juges extrémistes triés sur le volet pour statuer sur des affaires de « sécurité nationale ».
« L’enfermement en Iran et la flagellation d’avocats qui tentent de défendre leurs clients constituent une violation scandaleuse de toutes les normes internationales relatives au droit à un avocat », a déclaré Hadi Ghaemi, directeur exécutif de CDHI.
« La communauté internationale doit condamner avec force ce comportement illégal et exiger la libération de ces avocats », a-t-il déclaré.
Source : Le Centre pour les droits de l’homme en Iran, le 3 décembre 2018