CSDHI – Les élections législatives iraniennes devraient se dérouler dans un peu plus d’un an, le 21 février 2020. En prévision de cet événement, le Majlis [parlement iranien] a adopté de nouvelles réglementations qui auront un impact majeur sur les médias officiels déjà soumis à des restrictions très sévères.
Dans le cadre de ces nouvelles réglementations, il a été convenu que de nouvelles sanctions seraient prévues pour ceux qui ignorent ou sapent les restrictions imposées aux médias officiels, qui sont déjà très étroitement et strictement contrôlés.
Cette mesure fait partie du projet de loi du régime visant à modifier la loi électorale en vigueur et vise toutes sortes de médias – imprimés, audiovisuels et électroniques. Il précise que cela inclut même les médias sociaux.
En ce qui concerne les élections, les médias ne peuvent rien publier qui aille à l’encontre des candidats et doivent garder le silence sur tout désistement éventuel.
Ces nouveaux règlements ont été annoncées à une époque de grande incertitude sociale en Iran. L’année 2018 a été marquée par des troubles sociaux et les citoyens ont clairement indiqué qu’ils souhaitaient un changement de régime. Les dirigeants du pays sont parfaitement conscients qu’ils sont dans la position la plus faible qu’ils aient jamais connue et que le peuple iranien représente une menace très réelle pour leur avenir.
Après des semaines d’inondations massives, le peuple iranien en a vraiment assez de la négligence et de la mauvaise gestion du régime. Des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes et le régime craint qu’elles ne se propagent davantage à travers le pays, à la suite des manifestations massives qui ont éclaté en décembre 2017.
Le Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, a déclaré qu’il craignait une intervention étrangère aux élections de 2020, affirmant qu’il pensait que les puissances étrangères pourraient créer des troubles sociaux à un moment critique.
Ali Mohammad Naeeni, conseiller des pasdarans, a déclaré en décembre qu’il pensait également qu’il y aurait des troubles civils importants pendant les préparatifs des élections et que les puissances étrangères, ou « ennemis » comme il les a décrites, alimenteront cela en mettant en évidence la situation économique du pays.
Les élections en Iran sont loin d’être équitables et les candidats sont préapprouvés par le Conseil des gardiens. En effet, quiconque ne prouve pas sa totale fidélité à l’idéologie du régime n’ira pas très loin dans le processus.
Les troubles sociaux constituent une menace très réelle pour le régime iranien, car le peuple ne tolérera plus l’injustice dans la société. Le peuple veut un Iran libre et démocratique où ses voix seront entendues et où ses droits fondamentaux seront reconnus et respectés. Le peuple veut une société juste qui tienne compte des nombreuses minorités en Iran. Il veut avoir le choix en matière de leadership et de gestion du pays.
Depuis trop longtemps, le peuple souffre des politiques répressives et suppressives du régime et il est déterminé à faire en sorte que son avenir change pour le mieux. La seule certitude à propos du régime iranien est que sa plus grande chute sera le peuple.
Source : INU